Conclusion :

A l’âge adulte, le cerveau humain dispose d’une importante quantité d’informations que l’on appelle connaissances ou représentations-types (Le NY, 1985). Elles se retirent temporairement vers une mémoire que l’on appelle à long terme en raison de leur stabilité et de leur caractère immuable. Nous préférons utiliser le terme « connaissances » et réserver le terme de représentations lorsque nous ferons référence aux ‘ « constructions circonstancielles faites dans un contexte particulier et à des fins spécifiques, élaborées dans une situation donnée et pour faire face aux exigences de la tâche en cours… Ces constructions sont finalisées par la tâche et la nature des décisions à prendre : elles sont de ce fait très particularisées, occasionnelles et précaires par nature… » (RICHARD, 1990, p.10) ’. Etant donné que l’orientation est la tâche étudiée dans cette recherche, nous parlerons préférentiellement des représentations spatiales. Le déplacement vers une destination déterminée est une activité finalisée, pour laquelle des représentations analogiques et celles liées à l’action sont activées en mémoire de travail. Une fois les éléments de l’environnement perçus et sélectionnés selon l’attention qu’on leur prête, les éléments en question sont identifiés et/ou reconnus grâce au processus de catégorisation. Ils ont une forme, une couleur, une orientation, un emplacement, et un nom. Les derniers travaux qui distinguent l’aspect physique et spatial des objets, perçus et représentés, démontrent le rôle de l’imagerie mentale comme réceptacle de ces catégories d’objets (matériels) car soumises à d’éventuelles transformations. L’introduction de la dimension motrice dans l’imagerie renforce l’idée que l’image mentale ne peut pas être considérée comme une simple copie du réel et ne peut relever de la simple perception. Il est clair que les deux types de représentations se distinguent par la modalité mise en œuvre (visuelle ou motrice) ainsi que par la possibilité d’expliciter leur contenu verbal. Une image mentale visuelle est en effet facilement descriptible contrairement à une image motrice. Cependant, de nombreuses tâches laissent supposer qu’elles interagissent de façon très probable, ne serait-ce que pour expliquer verbalement à un enfant comment faire son nœud de lacet ou à un passant égaré comment atteindre sa destination.

De notre point de vue, analyser le rôle et la nature de l’image mentale peuvent apporter des éléments de réflexion quant à une meilleure appréhension de l’environnement. Il s’agit de rendre compte comment l’imagerie participe dans la construction d’un itinéraire lorsque l’environnement est connu. Par ailleurs, les travaux de DENIS ont démontré le lien entre l’image et la planification des conduites à travers le langage et particulièrement dans le cas des descriptions d’itinéraire. L’imagerie nous semble importante pour l’élaboration d’un parcours et pour la reconnaissance d’objets. Pour cela, nous lui consacrerons le chapitre suivant.