3- Création d’itinéraires et processus cognitifs

Jusqu’à présent, nous avons principalement évoqué les aspects représentationnels liés à l’environnement dans une tâche spécifique de déplacement vers un but. Nous avons d’abord montré le contenu des représentations lorsqu’un environnement naturel est dit familier (ex. : un quartier). Nous avons volontairement adopté la logique inverse au fonctionnement cognitif car la situation où l’environnement est « familier » est l’étape finale à toute la construction cognitive des représentations spatiales. Cette démarche consiste en la démonstration de l’organisation des représentations, comment elles s’élaborent, sous quel format elles sont stockées pour en arriver à l’utilisation de ces représentations.

L’utilisation des connaissances ou la procéduralisation s’appelle le wayfinding. Trouver son chemin signifie qu’il faut relier, dans un espace donné, un point à un autre point non perceptible, selon certaines contraintes spatiales (la géographie des lieux) et selon les motifs humains (déplacement professionnel) et les choix (mode de transport). En d’autres termes, il s’agit de résoudre un problème spatial. Le problème est posé sous la forme d’une question exprimée de la façon suivante « Comment faire pour aller de ce point à celui-là ? ». Elle met en évidence l’aspect procédural du problème en sollicitant une réponse planifiée des opérations à faire, comme suit : ‘ « Aller à ce point et tourner à droite, puis continuer vers ce point … ».

La résolution d’un problème spatial implique, donc, la planification des actions, ce qui sera l’objet de ce prochain chapitre. Nous nuancerons les situations en fonction du niveau de familiarité ce qui revient à la distinction entre les activités d’exécution et les activités proprement de résolution (HOC, 1987 ; RICHARD, 1990). Les premières correspondant aux automatismes d’actions alors que les secondes font appel aux activités cognitives. Dans un premier temps, nous discuterons sur les aspects liés à la planification lorsqu’il existe en mémoire des représentations suffisantes sur l’environnement en question. Puis, nous aborderons la planification lorsque les représentations sont supplantées par des informations extérieures.