5-2 La sélection des sujets

5-2-1 Critères généraux

En plus de la possession du permis de conduire, les sujets doivent avoir une bonne expérience de conduite afin d’avoir une maîtrise parfaite du véhicule. Les sujets doivent conduire au minimum 5000 km/an et ceci depuis plus de 5 ans.

Les sujets ont pour seconde caractéristique commune : le genre, ils appartiennent tous à la catégorie masculine. La raison de notre sélection n’est pas à relier avec le critère précédemment évoqué, car les femmes s’avèrent d’aussi bonnes conductrices (et certainement plus prudentes). Pourquoi avons-nous choisi des sujets masculins?

Dans la littérature, des divergences subsistent encore sur la question de l’équivalence des capacités d’orientation entre les hommes et les femmes. Au regard des tâches de wayfinding, des différences apparaissent pour certains auteurs. (MAC GUINESS et SPARKS, 1986 ; GALEA et KIMURA, 1993 in DEVLIN et BERNSTEIN, 1995) alors que pour d’autres cette différence n’existe pas (KIRASIC et al.1984, TAYLOR et TVERSKY, 1992 ; in DEVLIN et BERNSTEIN, 1995). La différence entre les deux populations est parfois évaluée en termes d’organisation de l’espace et non pas en termes de performance. Finalement, les femmes utilisent davantage de points de repères, alors que les hommes, préfèrent utiliser les indications de directions ou de distance. Par conséquent, les femmes auraient une représentation spatiale sous forme topographique et les hommes sous forme de maillage. GALEA et KIMMURA estiment que cette altérité dans l’organisation mentale entraîne une différence significative dans les performances : les femmes mettraient plus de temps pour atteindre un but et commettraient plus d’erreurs par rapport à leurs confrères !

D’autres auteurs préfèrent parler d’une différence de la confiance en soi : les hommes seraient plus confiants dans leur sens de l’orientation que les femmes. (STREETER et VITELLO, 1986 ; in DEVLIN et BERNSTEIN, 1995). Les femmes ont-elles plus que les hommes des difficultés à trouver leur chemin ? Cette question n’est pas seulement d’ordre cognitif mais également physiologique voire sociale… Si nous acceptons l’idée que les hommes ont plus confiance dans leur sens de l’orientation que les femmes, cela veut dire qu’en situation de wayfinding leurs indécisions sont moins fortes, peut-être moins inhibitrices, que celles des femmes. Ce sentiment leur permet alors de prendre plus rapidement des décisions. Au vu des conditions de notre étude, nous préférons opter pour un échantillon uniquement masculin.

Nous aurions pu décider de comparer les hommes et les femmes, or nous préférons utiliser d’autres variables explicatives inhérentes aux caractéristiques humaines comme le rapport à l’imagerie visuelle et le niveau socio-professionnel.

Sans oublier que la variable explicative principale reste le type de système.

Par ailleurs, les expérimentations en situation réelle sont suffisamment riches pour ne pas réinjecter une surdose de variabilité.

La sélection dépendait d’un critère essentiel : le lieu expérimental devait être totalement étranger aux sujets. Le recrutement a donc été réalisé auprès d’une population résidant à l’Ouest de Lyon par l’intermédiaire des agences pour l'emploi (ANPE) ainsi que par un réseau de connaissance personnel.

L’échantillon comprend 32 sujets volontaires âgés de 25 à 55 ans sélectionnés après la passation du test d’évaluation (de la tendance) de la capacité d’imagerie. Deux groupes homogènes ont été obtenus : un groupe sujets à « forte capacité d’imagerie » et un autre à « capacité faible ».