7-1 Quelques remarques sur l’expérimentation

Nous ferons, ici, une parenthèse avant de commencer les analyses des résultats. Ce préambule concerne les obstacles et les imprévus rencontrés lors du déroulement de l’expérimentation en situation naturelle. Les expérimentations, hors des laboratoires, sont extrêmement sensibles aux différentes variables provoquées par la dynamique environnementale, notamment en référence aux conditions de circulation. Ces variables restent difficilement contrôlables, elles peuvent seulement être pondérées au moment du traitement des données. Le plus bel exemple reste l’effet des feux de circulation. La durée d’un feu rouge est variable d’un carrefour à l’autre. Du fait de la vicissitude des couleurs aux feux et des variabilités temporelles liées à la conduite d’un véhicule, tous les sujets ne pouvaient pas rencontrer la même couleur de feu à chaque carrefour.

Au moment d’aborder le carrefour, si le feu peut être vert, le sujet poursuivra sa route en jetant un rapide coup d’œil à l’écran. Par contre, si le feu est rouge ce qui implique l’arrêt du véhicule, le sujet alors aura tout le temps d’examiner l’écran.

Les imprévus urbains se caractérisent notamment par l’émergence de travaux routiers éphémères, instables et imprévisibles sauf lorsqu’il s’agit d’installer une ligne de tramway ! Ces travaux ont quelque peu modifié la physionomie du trajet d’un sujet à l’autre, et parfois entre les deux parcours d’un même sujet. En revanche, la présence des travaux n’a pas eu d’incidence fâcheuse sur le cours de l’expérimentation et n’a entraîné aucune modification de parcours. Nous n’avons constaté aucune perturbation critique au niveau des carrefours expérimentaux, en d’autres termes pas de conséquences directes sur les stratégies visuelles.

La seconde source des imprévus est en relation avec la luminosité des rayons du soleil. En effet, bien que l’expérimentation se soit réalisée au mois de mars, le mois fut ensoleillé et printanier. Malheureusement, la présence du soleil fut plutôt pénalisante car elle occasionna un effet miroir sur l’écran du système. Des tentatives ont évidemment été menées pour réduire cette gêne mais aucune n’a été salutaire. Les conséquences ont été principalement préjudiciables pour le système Figuratif car une forte luminosité affaiblit les contrastes. En effet, la photographie des repères en toile de fond du système Figuratif est dissimulée par un phénomène de réverbération. Les contrastes de la photographie sont initialement moins marqués que le graphique du système Symbolique qui est composé d’une flèche jaune sur un fond bleu foncé. Ainsi, le système Symbolique est avantagé grâce au contraste fort des couleurs qui le composent.

Nous tiendrons compte évidemment de cette contrainte dans nos analyses.