10-4 Evaluation sur les critères physiques et psychologiques

La question 4 se divise en plusieurs items (taille, contraste, compréhension, pertinence, perturbation). La taille et le contraste renvoient à des qualités purement physiques de l’objet. En revanche, les critères - compréhension, pertinence, et perturbation - font référence aux effets sur le traitement cognitif. Pour chaque critère, une échelle est proposée de 1 à 7, correspondant à des extrémités d’appréciation. Pour le traitement statistique, nous avons regroupé les valeurs de l’échelle en trois catégories. En précision, nous avons adopté un regroupement différent selon que les jugements portent sur les qualités physiques ou psychologiques.

Pour les qualités physiques, les valeurs:

Pour les aspects psychologiques :

Les valeurs de l’échelle graduent le niveau de jugement, du plus bas (1) au plus élevé (7).

Par conséquent, plus on descend dans l’échelle, plus la satisfaction est grande.

Les critères physiques :

Les différences ne sont pas significatives entre les deux systèmes à propos des critères physiques.

 
Type de support
Symbolique Figuratif
Total
Taille
Petite Effectif
% du total
2
6.3%
5
15.6%
7
21.9%
Correcte Effectif
% du total
14
43.8%
11
34.4%
25
78.1%
Total Effectif
% du total
16
50.0%
16
50.0%
32
100.0%

Sur l’ensemble de l’échantillon, 22% des sujets estiment que la taille de l’information est petite dont 15.6% sont des utilisateurs du système Figuratif (tableau 10-3). L’information photographique est riche de détails et il semblerait que, pour certains, la petitesse de l’écran ne soit pas favorable à la lecture de ce type d’affichage.

 
Type de support
Symbolique Figuratif
Total
Contraste
Faible Effectif
% du total
2 4 6
6.3% 12.5% 18.8%
Correcte Effectif
% du total
14 12 26
43.8% 37.5% 81.3%
Total Effectif
% du total
16 16 32
50.0% 50.0% 100.0%

Au regard de ces chiffres (tableau 10-4), très peu de sujets (19%) évoquent le problème de la gêne du soleil. Du fait de l’importance de cette variable, nous avons examiné avec minutie les valeurs afin d’avoir une photographie plus juste de l’appréciation des sujets ; ainsi, nous avons isolé les valeurs égales à 3 sur l’échelle que nous considérons comme un contraste moyen.

Curieusement, ce sont les utilisateurs du système Symbolique qui ont un jugement plus modéré (28%), contrairement aux utilisateurs du système Figuratif qui à 31.3% considèrent que le contraste est correct (tableau 10-5). En d’autres termes, cette différence est notable sur le plan de l’interprétation : les utilisateurs du système Symbolique demandent de façon majoritaire implicitement à augmenter le contraste, contrairement aux seconds dont la majorité est plutôt satisfaite. Ces résultats effleurent l’antinomie avec ceux de l’observation. Pour autant, on peut en déduire que malgré un contraste faible, le système Symbolique reste tout aussi performant. Quant au système Figuratif, les sujets estiment peut-être que la faiblesse du système n’est pas exclusivement liée à la lumière.

 
Type de support
Symbolique Figuratif
Total
Contraste
Faible Effectif
% du total
2 4 6
6.3% 12.5% 18.8%
Correct Effectif
% du total
5 10 15
15.6% 31.3% 46.9%
Moyen Effectif
% du total
9 2 11
28.1% 6.3% 34.4%
Total Effectif
% du total
16 16 32
50.0% 50.0% 100.0%

Les critères psychologiques  :

Les différences ne sont pas significatives pour les critères compréhension et pertinence.

 
Type de support
Symbolique Figuratif
Total
Compréhension du message
Très Facile Effectif
% du total
14 9 23
43.8% 28.1% 71.9%
Satisfaisant Effectif
% du total
2 7 9
6.3% 21.9% 28.1%
Total Effectif
% du total
16 16 32
50.0% 50.0% 100.0%

De façon globale, les images sont satisfaisantes du point de vue de la compréhension du message. 72% des utilisateurs considèrent précisément que l’information est très facile à comprendre(tableau 10-6). Dans le groupe du système Symbolique, en raison de la simplicité du graphisme, 87.6% ont trouvé que l’information était facile à comprendre contre 56.2% dans le groupe système Figuratif. Les utilisateurs de ce dernier système se contentent d’une appréciation plus pondérée.

Concernant la pertinence de l’information, c'est-à-dire le fait que l’image soit bien appropriée à la situation, nous obtenons une variabilité des réponses principalement auprès des utilisateurs du système Figuratif. Une majorité (22%) trouve que les images sont très pertinentes et 15,6% pertinentes. Par contre, 12.5% estiment qu’elles sont peu pertinentes.

Parmi les utilisateurs de l’autre système, on retrouve la même tendance excepté le fait qu’ils sont plus nombreux (31.3%) à juger que les images sont très pertinentes, et incidemment, moins nombreux pour pertinentes (12.5%) et peu pertinentes (6.3%) (tableau 10-7).

 
Type de support
Symbolique Figuratif
Total
Pertinence de l’information
Très pertinente Effectif
% du total
10 7 17
31.3% 21.9% 53.1%
Pertinente Effectif
% du total
4 5 9
12.5% 15.6% 28.1%
Peu pertinente Effectif
% du total
2 4 6
6.3% 12.5% 18.8%
Total Effectif
% du total
16 16 32
50.0% 50.0% 100.0%

Concernant la gêne occasionnée par l’intrusion d’une information pendant la conduite(tableau 10-8), la différence entre les deux groupes est significative X2 = 0.03 (p<0.05) : 22% des utilisateurs du système Figuratif ont été gênés par le système alors que les utilisateurs du système Symbolique estiment ne pas avoir été perturbés ou peu perturbés par le système. La gêne est évaluée, sans conteste, par le temps de regard sollicité par le système, en raison d’une grande quantité d’informations affectées par le soleil

 
Type de support
Symbolique Figuratif
Total
Perturbation
Perturbatrice Effectif
% du total
- 7 7
- 21.9% 21.9%
Peu perturbatrice Effectif
% du total
16 9 25
50.0% 28.1% 78.1%
Total Effectif
% du total
16 16 32
50.0% 50.0% 100.0%

Synthèse de quelques commentaires des sujets sur les systèmes :

La remarque principale des sujets du système Figuratif concerne le décalage entre la prise de vue de la photo et leur propre prise de vue de l’environnement. Le système est déclenché précisément à l’endroit de la prise de vue mais ceci ne correspond pas au moment exact de la prise d’information des sujets. En raison de la vitesse du véhicule, les conducteurs pénètrent plus rapidement dans le carrefour, les amputant de la perspective générale du carrefour. Le décalage est plus ou moins important selon la vitesse du véhicule, la distance entre le référent de la prise de vue et le cœur du carrefour.

Un sujet propose des prises de vues plus aériennes notamment pour les carrefours avec des ronds-points. Nous savons effectivement que les ronds-points font souvent l’objet de parure végétale. Les vues surélevées offriraient un tableau global du carrefour garantissant, ainsi, une meilleure anticipation dans le sens où la représentation spatiale du carrefour serait sans doute moins confuse.

Cette proposition corrobore la remarque d’un autre participant également sur les photographies des ronds-points : celles-ci sont critiquées en raison d’une prise de vue éloignée du rond-point. Cet éloignement concourt à amplifier l’importance d’éléments qui ne le sont pas, comme les trottoirs, et inversement d’amoindrir le cœur de l’intersection.

En conclusion de ces remarques, la prise de vue ne doit pas rendre une perspective éloignée du carrefour mais doit au contraire offrir un plan rapproché. Il est possible que ce « zoom » permette d’améliorer l’adéquation entre les repères du carrefour et l’action associée.

Bien que nous ayons porté un effort pour représenter les différents accès aux ronds-points par un codage spécifique, le symbolisme s’avère insatisfaisant chez les utilisateurs du système Symbolique lorsque les ronds-points se complexifient. Ils souhaitent une reproduction avec des voies principales clairement distinctes des voies secondaires.

Le dimensionnement des voies apparaît comme source d’ambiguïté également pour le carrefour caché par un mur (carrefour 15). Un des sujets suggère de continuer la symbolisation de la route médiane. Il explique son erreur comme un abus de confiance dans le système : d’après le système, la route est interrompue juste après la bifurcation, donc ce sujet continuait tout droit jusqu’à rencontrer le « bout de la route ».

En définitive, on constate que les carrefours les plus complexes, avec un rond-point ou spécifiques comme le carrefour 15, ont été sources de conflits quel que soit le système.

REMARQUES SUR LES DIMENSIONS
Système Symbolique
-Manque une différence entre les voies principales et les petites rues.
-Tenir compte de la complexité des carrefours pour les dimensions du message.
-Largeur des traits en rapport avec celle des voies.
-Un système de codage différent pour les voies de circulation importantes et un autre pour les mineures.
REMARQUES SUR LE CONTENU DES IMAGES
Système Symbolique Système Figuratif
-Affichage trop loin du carrefour.
-Les rues transversales ne sont pas apparentes sur le système.
-Le positionnement des rues à partir de certains ronds-points n’est pas clair.
-Le carrefour avec Mac Donald
-La flèche du carrefour après le mur est trop petite.
-Au carrefour où l’on doit tourner à gauche près un mur, l’image est arrivée trop tôt. J’aurais préféré recevoir l’information entre les deux routes.
- Le carrefour avec mur, symboliser la route qui continue tout droit.
-Une vue légèrement surélevée serait peut- être souhaitable pour mieux distinguer certaines infrastructures au sol (rond-point avec parterre de fleurs non surélevés).
-Sur certaines images, trop d’informations à décrypter en un laps de temps très court.
-La prise de vue est éloignée du carrefour ne facilite pas la visualisation du carrefour.
-Prise de vue trop tôt.
-La prise de vue de la photo est éloignée du carrefour et elle ne facilite pas la visualisation de ce carrefour.
-Quand on regarde l’image dans le carrefour, la prise de vue est décalée par rapport à ce que l’on voit sur la route.
-Le fait de regarder l’écran donne une moins bonne perception des autres repères extérieurs.
REMARQUES SUR DES CARREFOURS PARTICULIERS
Système Symbolique Système Figuratif
-Le carrefour au-dessus de la rocade difficile (2).
-Le carrefour Mac Donald n’est
pas très clair (2).
-Le carrefour avec un mur difficile.
-Le carrefour après le mur pas clair, mauvaise visibilité (2).
-Le carrefour au-dessus de la rocade n’est pas très clair.