13- Description de l’échantillon en termes de connaissance de la ville et d’utilisation des transports.

Il était prévu initialement de contacter des résidents d’une ville voisine à Lisbonne, ceci nous garantissant un échantillon novice des Transports Collectifs urbains lisboétes. Cependant, pour des raisons logistiques et économiques, le recrutement a été finalement effectué parmi le personnel de la Faculté de Motricité Humaine.

Cet échantillon contient à la fois des étudiants et des fonctionnaires (personnel administratif et professeurs).

  Conducteur Transports Collectifs
Oui 75 90
Non 25 10
Total 100 100

Dans l’ensemble, les individus connaissent assez bien la ville en fonction de leur habitude de déplacement avec différents moyens de transport : la voiture individuelle, les transports collectifs et la marche à pied (tableau 13-2). Seul, 10% d’entre eux n’ont jamais utilisé les Transports Collectifs (T.C.) sur l’ensemble du pays(tableau 13-1). Sur les 90% utilisateurs, 82.5% ont déjà utilisé les T.C. de Lisbonne(tableau 13-2). Parmi les utilisateurs des T.C. de l’agglomération de Lisbonne 65% d’entre eux se déplacent occasionnellement par ce moyen et les 35% restant les utilisent quelques fois par semaine (tableau 13-3).

  Conduire une voiture Marcher à pied Utiliser les transports collectifs
Oui 57.5 57.5 82.5
Non 42.5 42.5 17.5
Total 100 100 100
  Effectif %
Occasionnellement 22 65
Quelques fois par semaine 12 35
Total 34 100

Il est important de préciser que les transports fréquentés concernent plutôt la zone périphérique de la ville comme le réseau de bus et la ligne de chemin de fer (de Cais Sodré à Caiscais), ceci en raison de la localisation de la faculté et du lieu de résidence des sujets. De notre point de vue, la difficulté principale de la dernière correspondance est réside dans la lecture des écrans-vidéo.

Ces écrans affichent l’heure de départ des trains, la destination et le numéro du quai. L’organisation des lignes de chemin de fer est assez complexe et l’information sur les écrans illustre parfaitement cette complexité. Nous avons constaté qu’il n’existe pas d’explications affichées dans la gare.

Concernant le réseau de métro de Lisbonne, certains sujets ont déjà eu l’occasion de le prendre. Cela pose la question du biais expérimental entre ceux qui connaissent et ceux qui ne connaissent pas. La distinction repose sur la signification du mot «connaissance», et dans ce cas particulier de la «connaissance d’un lieu». En reprenant l'exemple de la station de métro, une station est considérée comme connue quand elle est localisée dans la ville ou sur un plan, « on sait où elle est », cette connaissance appartient à la mémoire déclarative. Une station de métro peut être connue sur d’autres critères par rapport à l’activité de l’individu dans ce lieu. Le degré de connaissance va dépendre d’une part de la fréquence de l’action et de la nature ou des objectifs de l’action. Ainsi, une personne ayant l’habitude de prendre le métro dans un seul sens connaîtra la station selon une seule perspective. Il aura ainsi une connaissance fragmentaire de l’espace et lorsqu’il prendra le métro dans le sens inverse pour la première fois, il ne connaîtra pas les différents accès pour la sortie. Par conséquent, il se retrouvera dans une situation nouvelle pour lui. Il s’agit dans ce cas d’une connaissance procédurale. (Ces deux types de connaissance ne sont pas exclusifs.)

En d’autres termes, il est difficile d’avoir une idée précise sur le niveau de connaissance des lieux de chaque sujet. Pour cela, il aurait fallu les interroger à ce propos en détaillant leur fréquentation, malheureusement en élaborant le questionnaire, nous n’avons pas prévu d’interroger les sujets sur leur fréquentation de chaque correspondance.

Par ces habitudes de déplacement, les sujets ont insensiblement construit une « image » de la ville, un certain nombre de repère dans celle-ci, et une idée approximative des directions à prendre. Ils ont une Carte Cognitive opérationnelle de leur capitale.

D’après les résultats, il apparaît une répartition homogène entre les utilisateurs occasionnels et les utilisateurs plus fréquents dans les différents groupes des fiches.

Autrement dit, la répartition entre les sujets occasionnels des Transports Collectifs et ceux qui le sont moins est homogène dans chaque groupe.

Ce constat vient répondre partiellement à la question des effets de l’expérience des transports collectifs et de leur espace sur le comportement durant l’expérimentation. Il est difficile de contrôler complètement cette pré-connaissance à moins d’accepter uniquement des étrangers à la ville.

La sélection des sujets ayant été réalisée dans une université à proximité de Lisbonne (dans la périphérie proche), le risque devenait plus grand d’avoir dans notre échantillon des familiers des transports collectifs. En conclusion, même si l’espace est connu, le cheminement ne l’est pas, les sujets se retrouvent ainsi dans une condition non familière. Le parcours est conçu de façon à éviter un chaînage des Transports collectifs correspondant à une logique d’utilisation spontanée.