19-4 Les améliorations possibles ou impossibles des fiches

L’environnement physique peut-être dévoilé, décrit et expliqué de plusieurs manières afin d’éveiller le seul sens visuel. Habituellement, sont utilisées la linguistique et les représentations symboliques (plans ou cartes) pour décrire un itinéraire en indiquant les arguments proprioceptifs ou moteurs ("tourner à gauche") et des arguments environnementaux. Les arguments environnementaux sont usuellement appelés des points de repère ; leur présence vient soit confirmer une direction soit annoncer un changement de direction.

De toute évidence, pléthore et pluralité caractérisent les points de repère que l’on peut rencontrer dans l’environnement, certains sont incontournables car contiennent une identité culturelle et sont de ce fait plus facilement identifiables et descriptibles, l’exemple le plus typique reste l’ église de la commune.

Il n’est pas nécessaire de détailler les caractéristiques d’une église, elles appartiennent au schéma commun de connaissance d’une même population. Ainsi, dans un texte ou dans un plan la désignation de l’objet suffit. Cette simplicité correspond parfaitement à la nature du texte et du plan. Il est toutefois possible de compléter les indications succinctes tel que le nom de l’église ou le nom des rues adjacentes. Plus récemment, des icônes (ou dessins) peuvent styliser les points de repère, sur un plan ou sur une carte, au lieu d’une simple forme géométrique plate.

Cependant, l’environnement urbain n’est pas composé de ces seuls objets standards. En effet, des points de repère qui demandent de longues explications risquent de noyer le lecteur intéressé dans un fourmillement de détails, en vain. Les points de repère sollicitant de longues explications sont paradoxalement les plus neutres (une maison quelconque), ou alors inconsistants et personnels (un magasin parmi d’autres).

Ces exemples d’objets spatiaux sont encore moins transposables ou évocables sur un plan, un icône ne pouvant suffire à la démonstration, à moins que cette image soit suffisamment fidèle et proche de la réalité pour ne pas dire analogique comme une photographie. Jusqu’à présent, il n’existe pas d’autres moyens capables de présenter l’environnement plus fidèlement et plus synthétiquement que celle-ci. Son avantage suprême est la présentation non sélective de l’environnement, tel qu’il se présente au piéton à son départ. Contrairement au Texte, les points de repère sur une photographie sont exposés objectivement et globalement ; l’image étant plus universelle que le texte.

Au moment de la préparation de l’image, des modifications pourront être apportées puisqu’elle peut subir des modifications (grâce à la scannérisation) pouvant mettre en valeur des détails de la scène. En définitive, l'utilisation du "noir et blanc" se justifie pour des raisons météorologiques et de lumière, en effet de cette façon les caractéristiques de l’image peuvent être identifiées malgré l'obscurcissement de la scène réelle (soit à cause du temps soit de l'approche de la nuit).

Certes, la prise de vue doit être parfaite et sans ambiguïté, et, une fois que la photographie est prête (avec ou sans modifications), le cheminement piétonnier peut être tracé sous forme de flèche. Cette flèche qui symbolise le comportement d’orientation de type « aller tout droit », « tourner à gauche » ou encore « faire le tour », ne se limite pas à indiquer le parcours mais à le justifier.

L’utilisation des flèches concerne essentiellement le plan ou la photographie, car dans un texte, elles sont retranscrites évidemment par les mots du langage. Alors, chaque action est décomposée par référence aux changements environnementaux ou non. Mais, l'analyse comportementale rencontre toutefois des limites liées à la dissociation droite/gauche (par rapport à quoi ou à qui?), et d’autre part aux éventuelles lourdeurs descriptives précédemment évoquées. Les limites ont pour conséquence le risque de fourvoiement de l’intéressé si celui-ci n’est pas capable de distinguer la droite de la gauche et inversement, un texte peut alors devenir incompréhensible ou confusionnel.

Cette gêne couramment rencontrée est la pierre d’achoppement des représentations symboliques (plan, carte, schéma) qui sollicitent également des capacités de transposition d’un mode schématique de l’espace au mode réel dans un perpétuel aller-retour, en comprenant le changement d’échelle de cet environnement.

Cette argumentation est finalement plutôt favorable à l’image de type photographique car le message de celle-ci est synthétique, offrant une certaine autonomie dans les choix des points de repère tout en minimisant, voire évitant les difficultés de latéralisation ou de la distinction droite/gauche. Actuellement, les défauts manifestes proviennent de la qualité de l’image soit sur le tracé des flèches soit sur la prise de vue, soit sur la démarcation des objets du fond. Mais il paraît envisageable de remédier à ces défauts en améliorant chacun de ces sous-ensembles.

Les caractéristiques du Texte et du Plan ne peuvent satisfaire les individus qui éprouvent des difficultés à s’orienter principalement par le fait qu’ils ne permettent pas de distinguer la droite de la gauche et inversement. Toutefois, d’après nos résultats, le plan reste aussi efficace que le texte et principalement dans les situations simples (linéarité du cheminement). La confirmation d’itinéraire est facilement réalisable avec un texte. En revanche, dès que le texte se complique par l’énumération de plusieurs changements de direction. Lorsque le lecteur se fourvoie, il devra revenir sur ses pas mais ne pourra peut-être pas identifier l’intersection où l’erreur a été commise.