III.3.2 Nature du son et mécanisme de propagation

Nous venons déjà d'évoquer la tendance qu'ont les élèves à attribuer des caractéristiques matérielles au son, dont les raisonnements analogues à ceux rencontrés en mécanique sont par exemple un indice. Nous continuons ici à exposer les conceptions sur la nature du son. S'intéresser à la nature attribuée au son, c'est essentiellement observer les conceptions sur ce qui se déplace et sur la façon dont le son peut se propager (description et mécanisme de la propagation). Ces conceptions émergent assez difficilement, puisque les élèves, en particulier avant enseignement, ont du mal à conceptualiser cet aspect. Il semble aussi que les élèves ne se soient jamais poser la question auparavant. Au niveau qu'il étudie (l'équivalent du niveau secondaire français), Foley (1994, 1995) indique par exemple que les conceptions des étudiants sont purement expérimentales ou phénoménologiques : ils ont des idées sur la façon dont on peut créer les sons, sur les sons qu'ils entendent mais des idées très vagues sur la façon dont ça se propage. Nous interprétons ceci par l'évidence et la quotidienneté des phénomènes sonores. Cette prégnance des événements sonores réside dans la création et la perception quotidienne, clés de la communication verbale ou musicale et du repérage de la configuration spatiale permis par les perceptions auditives. De plus ces deux événements (émission et réception) sont la plupart du temps simultanés.

Il est donc assez difficile d'obtenir des réponses nombreuses sur le mécanisme de propagation avant enseignement. Quand cela arrive, ce sont surtout les aspects macroscopiques qui sont invoqués (cas des élèves du secondaire surtout). Les aspects microscopiques émergent généralement après enseignement, au niveau secondaire mais surtout au niveau universitaire. Quel que soit l'âge des sujets, il semble que pour certaines situations, le terme vibration soit souvent invoqué (même avant enseignement) sans définition précise (Derradj et al., 1994 ; Varaine et Treillard, 1998 ; Asoko et al. 1991), ce qui était déjà le cas pour les enfants.