V.1.3 Permettre à l'élève d'exploiter ses capacités sensorielles

L'analyse phénoménologique du chapitre I a largement montré que certaines caractéristiques des phénomènes sonores étaient accessibles par d'autres canaux sensoriels que le seul canal auditif. Les informations recueillies par l'un ou l'autre des sens ne sont pas de même nature et peuvent s'avérer complémentaires. Il paraissait indispensable d'utiliser ces possibilités au maximum si, comme c'est le cas, l'ancrage dans l'expérience est pris pour essentiel. Dès que cela est possible et pertinent il est donc proposé à l'élève, pour enrichir sa phénoménologie des sons de regarder ou de toucher sans oublier d'écouter dans la plupart des cas. Pourquoi par exemple s'interdire de toucher la membrane du haut-parleur lorsque la vibration n'est plus observable ? L'intérêt que cette action présente sur l'établissement d'un lien entre perception auditive et vibration matérielle vaut largement d'encourir le faible risque de dégradation du haut-parleur parfois invoqué dans les lycées.

Il n'est pas question de nier ici la difficulté qui continue d'exister quant à la modélisation et à la conceptualisation généralisante des perceptions. Les "visualisations" du son ne prennent par exemple pas forcément sens facilement pour l'élève et la compréhension de ce qui est vu nécessite dans bien des cas un détour par le monde des théories et des modèles. Quoi qu'il en soit les modalités multiples de perception enrichissent la représentation phénoménologique du monde sensible et ceci est manifeste lorsque, comme c'est le cas pour le sujet qui nous intéresse, il s'agit entre autre de faire le lien entre des perceptions auditives et des événements mécaniques qu'il faut se donner les moyens d'observer par d'autres canaux sensoriels.