VI.4.2.5 Domaine de fonctionnement et limites du modèle

Nous avons vu avec ce qui précède que le modèle proposé fonctionne bien sur le contenu d'enseignement au programme, et même un peu au-delà puisqu'il permet de donner une représentation microscopique explicite de la propagation des sons, et par suite une signification "imagée" à la longueur d'onde. Le modèle permet également de faire émerger implicitement un des champs acoustiques, le champ de surpression puisque les répartitions contrastées de particules sont assez intuitivement associées à des variations de l'idée quotidienne de pression (le lexique de désignation compression et dilatation y contribue). Le champ de vitesse vibratoire ne pourra par contre être suggéré que par une animation des représentations du modèle. Enfin, signalons également la possibilité d'interpréter de façon générale l'information sur le milieu qu'indique un microphone via une tension électrique.

Il est bien entendu que ce modèle réalise, comme bien souvent, un compromis entre une référence au savoir savant qui assure son appartenance à la physique et une efficacité didactique visée, en référence à un contenu d'enseignement donné. Ce modèle est donc évidemment critiquable du point de vue des restrictions qu'il impose :

La force des modèles particulaires peut résider dans leur caractère unificateur (Méheut, 1996). Les phénomènes sonores procurent donc un moyen d'étendre éventuellement le domaine de fonctionnement et de pertinence de tels modèles. Un difficile problème de compatibilité des modèles se pose alors. Sous quelles conditions un modèle efficace pour expliquer une détente, un changement de phase ou un chauffage le reste-t-il pour interpréter les paramètres influençant la propagation d'un son ? Ceci semble ici assez difficile, du fait du modèle choisi. Cette difficulté à avoir d'autres référents expérimentaux que le référent "son" pose le problème de l'identité du modèle que nous proposons. La portée du modèle concerne bien plus les phénomènes ondulatoires que les phénomènes thermodynamiques par exemple. Ainsi, il nous semble davantage modèle ondulatoire que modèle particulaire au sens où ce qui est fixé comme règle concerne essentiellement la façon dont l'information se propage en mettant entre parenthèse le type d'interaction entre les constituants du milieu considéré. Une représentation animée, permettant la simulation, pourra alors contribuer à résoudre cette limite actuelle du modèle. Ce sera l'objectif du travail exposé dans la partie D.