VII.3.2 Description du questionnaire et de son élaboration

VII.3.2.1 Processus d'élaboration

L'idée d'un questionnaire inséré à la progression proposée par le groupe SOC était déjà acquise lorsque nous avons entrepris le présent travail. Ce questionnaire était assez lié au savoir à enseigner en classe de seconde et était ainsi par certains côtés inadapté pour orienter les recherches vers les phénoménologies spontanées des élèves. Les premiers résultats qu'il a pu fournir, ainsi que les nombreux échanges avec des enseignants ont permis de mener les réflexions plus théoriques que nous avons détaillées dans la partie A, en particulier au sujet de la phénoménologie du son. Dans le même temps, nous continuions à observer l'activité d'élèves travaillant en binômes durant toutes les séances de TP proposées par le groupe SOC. Andrée Tiberghien a également mené quelques entretiens avec des élèves de fin de troisième au sujet de phénomènes sonores très simples. Ceci a permis de mieux percevoir le champ des possibles au sujet des mécanismes explicatifs des élèves arrivant en seconde. C'est cette articulation constante entre réflexion théorique et expérimentations courtes préalables qui a permis d'élaborer les questions phénoménologiques à explorer (§ VII.1.4) et les situations à proposer aux élèves. Il ne faut pas non plus oublier la prise en compte des situations proposées dans les travaux de recherche déjà cités sur les conceptions (en particulier l'approche de K. Mazens auprès des enfants nous a paru fructueuse pour notre sujet) ou de mémoires professionnels d'IUFM (par exemple Varaine & Treillard, 1998) pour choisir quelques situations que nous adaptions ensuite.

Un long travail de tests des questions sur des échantillons d'abord restreints, puis un peu plus gros (de l'ordre d'une classe) a alors débuté. Nous cherchions à nous assurer de la compréhension des questions par le plus grand nombre. Il s'agissait également de tester la possibilité de traitement de la question par les élèves, en regardant s'ils pouvaient exprimer des idées sur la situation où s'ils la trouvaient trop compliquée ou trop vague au point de ne pouvoir donner aucun élément de réponse. Cette phase était également l'occasion de tester, dans la mesure du possible, la possibilité de traitement des réponses avec une grille "objective" au sens où elle pourrait être utilisée par n'importe quel chercheur du domaine.

Durant cette phase de test (quelques mois), nous sommes également allés soumettre le questionnaire à d'autres publics : adultes de l'Université Tous Âges, étudiants en DEUG non scientifique, quelques étudiants en DEUG et IUT scientifiques ainsi que quelques collégiens de 5e. Les questionnaires pouvaient évidemment subir quelques variations d'un public à l'autre. Cette stratégie fut très utile en nous permettant de faire émerger des traits variés des systèmes explicatifs qui pouvaient être source d'idées pour les situations à proposer. De plus, elle enrichissait constamment notre réflexion plus théorique sur la phénoménologie du son.

Après les dernières modifications faites pour permettre un codage efficace et transmissible, le questionnaire était prêt.