VIII.1.1.2 Présentation

Cette question est à lier à la transparence du milieu (Casati & Dokic, 1994). Le contexte est ici celui d'une situation de perception. Il invite le sujet à objectiver la situation en tenant compte des paramètres pertinents pour lui, paramètres qu'il devra expliciter dans la justification fournie. L'élève peut pour ceci se projeter dans la situation des personnages ou imaginer un mouvement de recul. En la decontextualisant, la question générale posée ici est donc la suivante : la position par rapport à la source influence-t-elle toujours le son perçu ? Si tel est le cas, en quoi ? Cette question s'intéresse donc bien au rapport entre perception et configuration spatiale, en mettant en jeu un contexte familier et une situation qui peut également paraître familière. Le téléphone a été choisi en tant que source pour la constance (dans le temps) et la simplicité qui peut être attribué au son qu'il émet. Nous rendons ainsi constante la variable "source" dans la situation.

Si le contexte est familier, cette situation sort par contre du champ empirique classique du savoir à enseigner de seconde. La première raison en est que les sons du type de celui du téléphone ne sont pas étudiés en tant que tels (le téléphone n'est pas une source traditionnellement étudiée ou utilisée en classe). La deuxième raison est que la distance entre les deux personnages, qui peut paraître suffisamment importante pour percevoir une différence ou trop petite pour ne plus entendre le téléphone, laisse une place importante à la subjectivité perceptive, ce qui est généralement évité dans les situations d'enseignement. Il est ainsi possible de répondre que les personnages entendent le même son en pensant que la distance qui les sépare est trop faible pour que la différence de perception soit sensible. Il est également possible de penser que la perception sonore est une expérience tellement individuelle et subjective que deux personnages entendront toujours deux sons différents, même issus d'une même source ou encore d'évoquer la dispersion ou le rayonnement du son.

Cependant, le savoir à enseigner de seconde caractérise tout son par sa hauteur, son niveau acoustique et son timbre. La baisse du niveau acoustique (invoqué par beaucoup comme on va le voir, mais pas avec ce type de formulation) devrait dans ce cadre suffire à conclure à la différence des deux sons perçus. Si tel n'est pas le cas, c'est que, pour celui qui répond et dans cette situation, ce qui caractérise le son perçu n'est pas cela. Les paramètres qui caractérisent ce qu'est un son pourraient donc dépendre de la situation. Le son dans la vie quotidienne ne serait pas caractériser de la même façon que le son étudié en classe de physique.

Finalement, ce n'est pas tant la case cochée qui est intéressante ici que la justification fournie.

Il est intéressant de voir ici dans quel cadre conceptuel les élèves répondent. En effet, si du point de vue de la physique on doit ici s'intéresser au son en dehors de la source (CC2), il faut faire le lien entre le déplacement du son et la perception sonore (CC1). Il est pertinent d'observer si les élèves éprouvent le besoin de justifier dans le cadre CC2 ou s'ils restent dans un cadre explicatif purement perceptif. Enfin, ceux qui lient exclusivement son et objet émetteur seront aussi identifiés (cadre conceptuel 3).

Il convient également d'observer si les réponses sont faites en terme de modèle et/ou de concepts abstraits ou bien avec des éléments très liés à la situation.