VIII.1.3.2 Présentation

Cette question est liée à la question B dans la mesure où elle s'intéresse également aux liens phénoménologiques existant entre perception et espace. La question D ne s'intéresse elle qu'à l'interprétation de la décroissance de niveau sonore lorsqu'on s'éloigne de la source. Une situation (le concert) la plus épurée possible mais cependant crédible est proposée. Par rapport à la question B, la description de la perception est cette fois donnée (on entend moins fort) et on demande de l'expliquer. L'emploi de l'article "on" permet d'une part de faciliter l'identification afin de vivre l'expérience, d'autre part de fournir à cette expérience de pensée un caractère universel (c'est toujours vrai quel que soit l'individu impliqué).

La source sonore est également différente de celle de la question B. On a maintenant une situation dans laquelle le son est a priori complexe (au sens du langage courant puisque le son musical en question n'est pas précisé), pas vraiment défini, changeant, ne pouvant pas facilement être attaché à un objet source précis.

Enfin, la précision d'un espace libre et dégagé, nécessaire pour permettre l'étude de l'effet de la propagation seule (et pas des réflexions ou réverbérations) sur le son, peut induire ou orienter les explications vers des causalités géométriques (le son peut se "disperser", "se répandre", "il n'y a plus d'échos, plus de murs pour renvoyer le son"...).

Le contexte est donc ici un contexte quotidien (le concert) même si les concerts en plein air ne sont pas les plus courant probablement rencontrés par les élèves (mais ils savent que ça existe) et on peut considérer que la situation est familière dans la mesure où la connaissance de la décroissance du son lors d'un recul est présente chez les élèves, que la situation présentée ait été réellement vécue ou que ce soit une autre situation qui permette de connaître ce fait.

Le cadre conceptuel induit ici est le cadre conceptuel "Trajet, phénomènes hors source" (CC2), éventuellement mélangé au cadre conceptuel considérant le son comme quelque chose de perçu (CC3) puisqu'il faut tenir compte ici de l'évolution de la perception. Cette question est favorable pour discriminer les sous-cadres conceptuels "déplacement d'un point à un autre" (CC2a) et "rayonnement, dispersion" (CC2b).

Du point de vue de la physique, rappelons que la cause de la diminution de niveau sonore est double :

  • d'une part, dans le cas d'une onde sphérique ou cylindrique, l'énergie par unité de surface diminue car au fur et à mesure de la propagation, l'énergie est répartie sur une surface de plus en plus grande. En champ ouvert, comme c'est le cas ici, et dans l'air cet effet est largement prédominant ;

  • d'autre part, l'air dissipe l'énergie sonore. Il y a donc un amortissement dû au milieu.

Pour la physique, les cadres conceptuels "déplacement" (CC2a) et "rayonnement" (CC2b) peuvent donc être opératoires pour interpréter une même situation.

Il est important de remarquer que le programme de seconde n'évoque pas ces causes. Il est seulement fait mention dans celui-ci d'"expériences sur les ultrasons mettant en évidence l'absorption". Cependant, une analyse rapide des ouvrages scolaires peut laisser penser qu'un certains nombre d'enseignants traitent au moins du premier point (en particulier pour justifier le fait, au programme, que l'unité de la puissance sonore est le W.m-2).