VIII.1.10.4 Comparaison SOC / non SOC

Comme nous l'avons déjà laissé entendre à plusieurs reprises, nous pouvons nous attendre à des différences importantes de l'évolution des réponses des deux populations étudiées.

Les différences mentionnées dans le diagramme VIII.1-35 ci-dessous sont suffisamment flagrantes pour avoir un bon aperçu de ces différences. Nous les détaillons et analysons ci-après.

Trois catégories baissent bien plus nettement pour la population SOC :

• il n'y a quasiment plus d'élèves (2) de la population SOC qui répond "je ne sais pas" après enseignement, alors qu'ils sont encore plus de 10% dans l'autre population. On voit donc que vis-à-vis du problème posé, les élèves ayant utilisé le modèle microscopique proposé par le groupe SOC sont moins démunis. La situation et la représentation proposées leur semblent plus familières qu'aux autres élèves et l'enseignement leur donne les moyens de proposer une solution ;

• ce que proposent ces élèves de la population SOC est relativement plus élaboré. En effet seuls 2 d'entre eux mentionnent ou redessinent des particules en désordre alors qu'il y a 18 élèves "non SOC" à le faire (pour 29 "non SOC" et 23 "SOC" avant enseignement) ;

• enfin, il n'y a quasiment pas de baisse du nombre d'élèves de la population non SOC qui répondent en terme de déplacement ou de mouvement des particules alors que dans le même temps celui de la population SOC passent de 19 à 8 (dont 6 mentionnant les déplacements et les chocs) ;

Ces différences sont donc suffisamment significatives pour pouvoir observer des évolutions symétriques dans les catégories prenant de l'importance. On notera ainsi les deux faits majeurs suivants :

• l'augmentation des réponses en termes de vibration des molécules (on pourrait presque dire "l'apparition" vu leur faible nombre avant enseignement) n'a lieu de façon significative que pour la population SOC (un quart des réponses de cette population après enseignement). Nous retrouvons là l'importance déjà rencontrée sur d'autre questions du concept de vibration pour cette population. Nous voyons aussi que ces élèves sont capables de faire fonctionner le modèle microscopique fourni en classe pour un problème faisant parti du domaine de fonctionnement de ce modèle ;

• la différence est également très nette pour la représentation des zones plus ou moins comprimées, qui contrairement aux réponses en terme de vibration n'est pas forcément une description dynamique mais une "photo" de l'état microscopique du milieu à un moment donné. Le fait que 39 élèves des classes ne l'ayant pas suivi la progression SOC adoptent ce point de vue confirme que cette représentation n'est pas présente que dans le contenu élaboré par le groupe SOC. Il est donc clair que ce type de représentation a été fournie aussi dans les classes non SOC (au moins dans certaines d'entre elles), par un moyen ou un autre : description par l'enseignant, livre scolaire. Rappelons que cette représentation, donnée seule, ne permet pas de révéler une compression du phénomène dans sa dynamique : il peut juste s'agir d'une reproduction d'un savoir scolaire appris (y compris pour la population SOC).
  Si donc, cette représentation n'est pas utilisée que par les élèves de la population SOC, elle est significativement plus importante pour eux après enseignement. Ceci valide l'utilité et la capacité à utiliser le modèle microscopique proposé. Mais surtout, ce ne sont quasiment que des élèves "SOC" (14 sur 17) qui ajoutent un commentaire en langage naturel à leur dessin. Comme déjà mentionné, ce commentaire ajoute la notion de déplacement de proche en proche et/ou sans déplacement de matière (pas forcément dans ces termes). Ces commentaires peuvent aussi être la marque d'un savoir scolaire récité mais nous estimons qu'ils permettent de révéler une compréhension plus importante de ce qui se passe.
  Remarquons enfin que le nombre de réponses représentant des motifs géométriques particuliers (autre que compression) diminue pour la population SOC alors qu'elle augmente pour l'autre population. Ceci peut provenir d'une part de l'utilisation dans un cas d'un modèle explicite (population SOC) et précis d'autre part d'exploitation plus "hasardeuses" d'éventuelles représentations ou modèles microscopiques (population non SOC).