IX.3.2 Élaboration du questionnaire

Une fois les items lexicaux choisis, il restait à élaborer le questionnaire passé avant enseignement. Le questionnaire est fourni en annexe dans son intégralité.

Là encore, comme pour le questionnaire sur les systèmes explicatifs, des passations préliminaires (suivies éventuellement de très courts entretiens) ont été effectuées à différents niveaux d'étude pour s'assurer de la compréhension des termes proposés et des questions posées.

Le type de questions posées est largement inspiré de la méthodologie mise au point par Collet (1996). Elle consiste essentiellement en une analyse sémique et la polysémie sera le plus souvent explicitée. Les enquêtes doivent pouvoir donner des indications sur les usages langagiers reconnus comme adaptés. Nous pouvons également espérer repérer les sèmes inhérents (propres au système fonctionnel de la langue) et les sèmes afférents les plus courants (relevants d'autres types de codifications, des normes sociales en particulier) (Rastier cité par Collet, 1996) : nous verrons un exemple avec le terme volume. Enfin, nous espérons pouvoir estimer le degré d'acceptabilité des sèmes évoqués par la physique.

La structure générale (reprise de Collet, 1996), pour chaque item, est la suivante :

  • é vocation de contextes et spécificité d'usage (sauf pour son)
    Plusieurs phrases décrivant des situations ordinaires (parfois scientifiques) sont proposées. Nous jouons ici au maximum sur la polysémie du terme. La polysémie et les différents contextes ont été en partie repérés grâce aux définition données par le dictionnaire (ces définitions sont fournies en annexes). Le questionnaire étant passé hors de la classe de physique, les termes ne sont a priori pas reconnus comme des termes du savoir de la physique scolaire.
    Au lieu de demander la production d'une phrase comme le fait Collet (1996), nous demandons ici de désigner la phrase dans laquelle le terme est difficile à remplacer ou dans laquelle l'emploi du mot est le plus courant (pour fréquence, aigu et grave). Ceci permet de repérer ce qui semble être le contexte d'usage le plus adapté au terme, lui donnant la signification la plus spécifique.

  • Production d'une définition (sauf pour volume, aigu/grave et son)
    Cet exercice extrêmement difficile pour les élèves oblige à sélectionner ce qui paraît être les traits sémantiques saillants du terme.

  • La recherche de sèmes
    Cette recherche est faite à l'aide de la proposition d'usages dont on demande de noter de degré de vérité (de 0 à 10). Pour les items conceptuels (intensité, vibration, fréquence, propagation), on demande si la propriété proposée représente bien ou mal le concept en question.

Mentionnons encore la recherche de caractéristiques sémantiques par association iconique, proche de ce que Collet (1996) appelle la recherche des topologies. Ceci sera proposé dans le cas des verbes ou descripteurs perceptifs pour lesquels la métaphore peut jouer un rôle important. Il peut être demandé soit d'attribuer un schéma très simplifié (parmi une liste) à un événement donné (pour émettre et recevoir), soit de décrire par un schéma l'action impliquée dans une phrase donnée (propagation).

Signalons enfin que pour le couple aigu/grave, il est demandé des couples d'adjectifs correspondants (pour observer le type de polarité en jeu) et de décrire par une flèche (dont l'orientation et l'épaisseur peuvent varier) le passage d'un son grave à un son aigu. Ceci peut permettre d'estimer de degré de compatibilité de ce type de description issue éventuellement d'associations métaphoriques avec les représentations conventionnelles utilisées en physique (spectre, relation aigu/grave-hauteur) ou en musique (portée).

L'ordre de présentation des items (et donc, selon les consignes données aux élèves, l'ordre de réponse) est le suivant :

Volume, intensité, fréquence, vibrer/vibration, émettre, recevoir, se propager/propagation, résonner, son. Cet ordre permet de retarder au maximum le repérage du contexte scientifique d'une part, sonore de l'autre.