IX.4.3 Fréquence

IX.4.3.1 Spécificité d'usage et polysémie

La polysémie de fréquence n'est pas très grande mais le terme recouvre une facette qualitative et une facette quantitative. L'usage qualitatif est plutôt commun, généralement par transformation syntaxique à partir de l'adjectif fréquent, dont l'usage semble plus courant. L'usage quantitatif est scientifique : la fréquence désigne alors une grandeur physique, quantifiable, possédant une unité et une définition rigoureuse permettant de caractériser tout phénomène périodique. Cet exemple est typique de la coprésence, pour le scientifique, de la notion et du concept. Dans nombre de domaines scientifiques il est ainsi courant d'évoquer la fréquence d'un phénomène sans évoquer la quantification précise de cette fréquence.

Les phrases de l'évocation de contextes sont les suivantes :

  1. La fréquence de ces phénomènes commence à inquiéter les scientifiques.

  2. Le "la" du diapason est le son pur dont la fréquence est 440 Hertz.

  3. Le courant électrique alternatif domestique a une fréquence de 50 Hertz.

  4. Je vais assez régulièrement chez le coiffeur, avec une fréquence d'un mois environ.

  5. Mon poste de radio est toujours réglé sur la fréquence de ma station de radio préférée.

Il était demandé ici de désigner la phrase dans laquelle l'emploi de fréquence est "le plus courant". Les résultats sont regroupés dans le diagramme IX.4-3.

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diagramme IX-4-3 : usage le plus courant de fréquence

Il est relativement normal, vue la question posée, de retrouver mentionnés ici les usages plutôt quotidiens, même si ceux-ci (phrase n°5 en particulier) ont une origine technico-scientifique. La fréquence d'une radio est une notion qui est passée dans le langage courant, en s'éloignant du concept scientifique qui en est à l'origine (fréquence porteuse de l'onde électromagnétique par exemple). La phrase n°2, qui est la seule à évoquer le domaine sonore, n'est que très peu choisie. Nous retrouvons par contre la prégnance du domaine électrique, seul contexte scientifique choisi de façon significative. La tentative d'un usage quotidien proche de l'usage scientifique (phrase n°4 où la fréquence, en l'occurrence plutôt la période, est quantifiée) est finalement rejetée.

Ces résultats montrent que si la notion est connue et utilisée, elle l'est en référence à des entités bien précises (radio ou courant électrique). L'enseignement devra donc tout particulièrement veiller à redéfinir précisément cette notion, en explicitant le rapport à la notion courante, et en la particularisant enfin dans le cas de la vibration sonore.