IX.4.5.1 Spécificité d'usage et polysémie

Les phrases de l'évocation de contextes sont les suivantes :

  1. Quand on émet un avis, il est préférable de bien connaître le sujet.

  2. Il a émis le souhait de ne plus faire partie de ce groupe.

  3. Les banques sont bien peu compréhensives envers les gens qui émettent des chèques en blanc.

  4. Au moment du naufrage, le Titanic a émis un signal de détresse.

  5. Les stations de radio nationales émettent sur tout le territoire français.

Les résultats sont les suivants (diagramme IX.4-5) :

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diagramme IX.4-5 : spécificité d'usage de émettre

Nous constatons que c'est l'émission d'un signal, en particulier dans le cas radiophonique (70% des réponses), qui est largement perçu comme spécifique du terme. Nous pouvons y voir l'influence forte du contexte social qui a permis (comme pour fréquence) le passage dans le langage courant à partir d'un phénomène devenu familier (l'émission radiophonique). Les moyens de télécommunications modernes (téléphonie sans fil en particulier) ne font que renforcer ce type d'usage. Cela ne veut pas dire que l'usage privilégie est scientifique. C'est un usage courant issu du domaine technico-scientifique. La sphère scientifique ne reconnaît pas ces usages comme scientifiques (mais parlera plutôt d'émission UV, d'émission spontanée, en ayant davantage recours au substantif mais surtout en précisant toujours l'entité émise). Les usages plus figurés ou concernant des émotions ou sentiments sont délaissés. De même le sème "mettre en circulation" (cité par le Robert mis en contexte dans la phrase n°3) n'est quasiment pas choisi (il peut d'ailleurs ne pas être connu par les élèves).

Cette spécificité plutôt issue du domaine technico-scientifique est plutôt un atout pour l'enseignement de la physique du son : il semble en effet que les élèves considèrent sans difficulté que les sons puissent également être des entités émises.