X.3.4 Type de simulation adoptée

Nous avons vu que les modèles peuvent vivre à travers la simulation en utilisant, pour l'implémentation, d'autres modèles qui ne sont pas fournis à l'élève. Ceci pose le problème plus général de la nature de la simulation que nous proposons avec simulaSON.

X.3.4.1 Comparaison par rapport à la pratique de référence

Nous nous posons ici la question de l'écart entre l'épistémologie de la présente simulation et celles traditionnellement sous-jacentes aux simulations utilisées par le physicien.

Nous pouvons ainsi rechercher les invariants dans le processus de transposition à ce sujet (Beaufils et al., 1996). D'abord, comme pour le physicien, cette simulation concerne (et est mis en place pour cette raison) des situations "non reproductibles en laboratoire" (Beaufils et al., 1996). De plus, l'objectif est bien ici d'observer l'évolution d'un système à partir des règles théoriques qui régissent le fonctionnement de ce système (simulateur de vol, prévisions météorologiques...). L'heuristique reste importante dans un cas comme dans l'autre. Par contre, la nature de la présente simulation diffère largement de celle des simulations que le physicien utilise, du fait même des objectifs fixés. Le physicien simule pour obtenir des informations qu'il n'est pas capable d'obtenir par d'autres procédures (le calcul formel par exemple). Ici, la stratégie est didactique : nous pouvons alors nous permettre d'implémenter des règles théoriques très proches du résultat connu (par le physicien) à présenter graphiquement pour l'élève. Il ne s'agit plus d'une investigation sur ce qui est généré par des règles élémentaires d'un modèle, comme en physique, mais d'une animation d'un modèle fourni à l'élève. C'est là une différence fondamentale avec la pratique de référence.

Cependant, pour l'élève, l'utilisation de la simulation peut également être exploratoire. Il n'est pas forcément capable d'imaginer ce que génère dans le temps et dans l'espace les règles des modèles écrits qui lui ont été fournis

Notons enfin qu'il est également possible de repérer une similitude avec les simulations du physicien dans le fait que simulaSON permet de dégager les limites de fonctionnement du modèle. SimulaSON met en oeuvre des simulations qui rendent compte d'une petite partie seulement (la plus fondamentale cependant du point de vue de la physique) de l'ensemble des phénomènes sonores. Ceci nous paraît important pour permettre une première réflexion sur le statut d'un modèle. Les propos de Beaufils et al. (1987a) à ce sujet nous semblent assez éclairants :

‘"Dans certains cas il s'agira moins de faire "coller" la simulation avec la réalité que de bien faire comprendre ce qu'est un modèle et comment la simulation peut permettre à la fois de valider un modèle et d'en définir les limites. De façon générale la connaissance des notions de modèle et de modélisation qui sont ainsi mises au premier plan, doit constituer un des objectifs de l'utilisation de la simulation dans l'enseignement."(p.327).’