Approche linguistique

L'étude lexicale et sémantique que nous avons menée parallèlement a concerné certains termes choisis a priori. Ces termes sont soit essentiels pour le savoir à enseigner (vibration, fréquence par exemple) soit utilisés dans le langage courant au sujet des sons (résonner par exemple). Ils ont de plus été choisis pour leur forte polysémie (volume par exemple) ou leur double facette notionnelle et conceptuelle (cas de vibration par exemple).

Le choix des termes a été validé a posteriori puisque les élèves associent fortement, d'un point de vue lexical, presque tous ces termes au son après enseignement alors que l'association est relativement faible avant enseignement.

Pour chaque mot choisi, cette étude s'est fixée pour objectif de repérer les traits sémantiques attachés au terme et les contextes d'utilisation jugés spécifiques du terme. La mise au point d'une méthodologie adaptée s'est concrétisée par la passation, par un échantillon large, d'un questionnaire avant enseignement. Ceci a permis de dégager des résultats significatifs au sujet de la perception des usages et des sens des termes choisis et des éventuelles mécanismes cognitifs qu'ils induisent.

Il est alors tout à fait remarquable de constater que les résultats confirment les grandes tendances des résultats obtenus à propos des systèmes explicatifs : l'importance de la perception auditive, la difficulté à attribuer des concepts physiques au son, le possible appui de l'enseignement sur la notion de vibration, l'importance à accorder à la construction du concept de fréquence en relation avec la vibration et les sons, sont par exemple des traits importants qui peuvent être dégagés des réponses à ces questionnaires.

La concordance des résultats montre que cette méthodologie "linguistique" permet également de révéler des traits caractéristiques des systèmes explicatifs ou des processus cognitifs en jeu dans l'utilisation de la langue. Cette méthodologie permet de donner un poids supplémentaire aux résultats obtenus, sans faire double emploi. Elle permet en effet de porter un autre regard sur ces résultats mais surtout de révéler d'autres aspects essentiels, que nos premiers questionnaires n'ont pas permis de dégager. L'enseignement se doit aussi de considérer ces résultats pour repérer les points d'appui (cas d'émettre et de recevoir par exemple) ou les difficultés auxquelles il faut prêter un soin particulier (faits de polysémie avec intensité).