2. La Peinture

“Au - delà de tous les tableaux.”
- Giorgio De Chirico
“[Les tableaux] constituent pour moi une sorte de musée imaginaire de toutes mes passions”.
- P.-J. Remy (NDF 39)

Tout le monde sait que Balzac s’est fait peintre de sa société. Il était Delacroix dans La Fille aux yeux d’or; il a peint un intérieur flamand dans La Maison du chat qui pelote; il se voyait comme Rembrandt pour certaines figures d’usuriers, comme Raphaël pour celles des femmes; il travaillait à l’italienne pour le portrait de Massimila Doni … On pourrait citer encore des croquis, des silhouettes, des caricatures dans ses “Etudes de moeurs” et des “fresques” dans ses grands romans.

Le milieu visuel que reflète par privilège la peinture revêt également des aspects particuliers dans l’oeuvre de P.-J. Remy, où elle ne rappelle pas seulement le souvenir des choses vues, mais représente aussi un monde signifié. Le romancier qui utilise des références picturales dans son écriture tente de nous montrer sa perception sensible à l’art et à l’expression des idées. S’il met constamment l’accent sur l’art pictural, c’est non seulement pour évoquer sa passion artistique, mais aussi pour donner un jeu d’images et insister sur leur signification dans un monde à la fois réel et imaginaire. Les valeurs picturales auxquelles l’auteur accorde beaucoup d’importance trouvent refuge dans le monde des arts. L’écrivain nous les présente comme riches de sens.

La présence de l’art pictural dans les textes démontre bien que, la peinture étant un double du langage, elle est chargée de préciser la figure de la femme, l’espace transfiguré, le temps retrouvé. Il y a une fusion entre le réel et l’imaginaire. La peinture est donc pour P.-J. Remy le prétexte à l’imagination, à la composition et à la rêverie puisqu’il veut créer son “musée imaginaire”.

Parmi de nombreuses peintures citées par notre écrivain dans son oeuvre, nous pouvons distinguer essentiellement trois catégories: femmes en peinture, peinture chinoise, tableaux et fresques.