1. Le Passé retrouvé

“Si le temps que j’allais vivre ici n’était que celui des retrouvailles avec moi-même?”
- P.-J. Remy (ADR 17)

Chez P.-J. Remy, le passé ne s’enterre jamais. Tous ses héros vivent dans la nostalgie du temps passé. Leur jeunesse est confondue avec “toutes les jeunesses” (ADR 331). C’est pourquoi il y a constamment une recherche du temps perdu ou du “reflet d’un paradis perdu” (Ch 402). Le passé retrouvé revit toujours dans les souvenirs. Le parcours du temps mémorisé devient finalement celui d’un récit. La recherche inlassable des héros aboutit à mieux se connaître.

Nous avons dans l’oeuvre une accumulation de rejets: le vide, l’absence, le temps vécu. L’écriture laisse apparaître un passé dû à la nostalgie du personnage. Les interactions, les renvois, les échecs se font dans la mesure où ils s’articulent autour du même axe: les souvenirs ou la mémoire. Le temps fait ou défait les personnages qui tentent de mener un combat pour leur survie: combat de l’homme et du temps.

L’utilisation de la mémoire devient une des méthodes romanesques de notre auteur. Le récit est constamment interrompu par des moments de souvenirs ou bien, il commence directement par le réveil de la mémoire. Il est clair que pour P.-J. Remy, l’essentiel n’est pas dans les intrigues linéaires, mais dans les digressions réservées au temps passé et dans leur prolifération.