1. L’Intertextualité

“Hors de l’intertextualité, l’oeuvre littéraire serait tout simplement imperceptible, au même titre que la parole d’une langue encore inconnue.” 189
“Le roman, les romans des autres ont depuis toujours constitué un immense, inépuisable réservoir de masques et d’images”
- P.-J. Remy (AES 136)

L’abondance des références littéraires figure parmi les traits caractéristiques de l’univers de notre romancier. Tous ses livres composent une sorte de symbiose avec d’autres oeuvres, documentaires, poétiques ou romanesques. L’empreinte de ses lectures et ses sources livresques montrent qu’il est un homme de culture: il s’enrichit dès l’adolescence à travers les ouvrages les plus variés de la littérature universelle.

L’intertextualité est considérée comme miroir de sujet, comme reflets d’écriture. Elle permet en effet d’étendre le monde littéraire, d’avoir une multiplicité de textes et d’écritures, d’établir des rapports avec d’autres oeuvres. Les citations ou les allusions, intégrées dans l’écriture de notre romancier marquent le développement de teneur et d’importance diverse: un réseau de relations se développe d’un texte à l’autre.

P.-J. Remy se trouve dans un puzzle littéraire composé des nombreux écrivains qu’il a lus. Il est non seulement un lecteur qui cherche à tirer des oeuvres littéraires des éléments pour l’écriture de la sienne, mais aussi celui qui ne veut pas être pris au piège d’une écriture qu’il assimile en la parodiant. On dirait que son rapport avec les autres écrivains est à la fois l’admiration et la rivalité. Dans chaque roman se retrouve l’écho de ses voix intérieures à travers de nombreux personnages qui nous révèlent ce que la littérature représente réellement pour lui.

Les références livresques lui permettent en effet de restituer la substance temporelle: l’apprentissage de son adolescence et celui de sa génération. De nombreuses citations utilisées dans son oeuvre révèlent sa riche connaissance littéraire et le rôle de l’intertextualité qu’il a imposé.

Notes
189.

Laurent Jenny, “La Stratégie de la forme”, Poétique, N°27, 1976, p.257.