2. La Nécessité d’écrire

“Ecrire est un besoin […] Ecrire est un art […] Ecrire est un peu une religion.”
- J.M.G. Le Clézio 213
“Ecrire, c’est le seul salut possible.”
- P.-J. Remy (Ch 319)

Pour P.-J. Remy, vivre et écrire sont indissociables. Ecrire devient le sens et l’essence de l’existence. L’envie d’écrire est l’un des points communs entre l’écrivain et ses personnages, qui éprouvent tous la nécessité d’écrire: pour raconter, pour montrer ou pour se sauver.

Un personnage-peintre dit: “Quoi qu’il arrive, je voulais garder la trace” (ADR 28). Un narrateur-écrivain possède également “cette volonté, désespérée, suicidaire, d’écrire, contre vents et marées. De laisser une trace” (SPMM 155). Un architecte vit lui aussi “pour construire, pour faire, pour laisser une trace …” (FDP 9). Ainsi, tous ces personnages tentent éperdument de laisser la trace de leur existence. L’oeuvre montre une écriture infinie qui implique toujours le mouvement, le recommencement ou le renouvellement.

Selon P.-J. Remy, l’écriture représente non seulement un destin, mais aussi une vocation salvatrice. L’écriture étant vraiment possible, la littérature pourrait tout exprimer: L’univers est figuré dans l’oeuvre, et le monde représenté dans les mots. La Recherche du temps perdu de Proust révèle finalement la fameuse vocation de l’écrivain, tandis que toute l’oeuvre de P.-J. Remy vise non seulement à la naissance de l’écrivain 214 , mais aussi à sa survie par l’écriture. Dès son premier roman, il annonce un leitmotiv: le héros Guillaume, un de ses doubles, veut absolument écrire. En réalité, toute l’écriture de P.-J. Remy est caractérisée par une rédemption: celle de l’homme par l’écriture.

Notes
213.

Propos recueillis par Gérard de Cortane “Une littérature de l’envahissement”, Magazine littéraire, N° 362, février, 1998.

214.

Beaucoup de ses personnages sont devenus écrivains.