Chez Supervielle, l’écriture se fait volontiers ludique. « ‘L’humeur enfantine le pousse au jeu’ »53, dit de lui André Pieyre de Mandiargues, et pour Robert Mallet,
‘quand il a envie de sourire ou de rire, il le fait sans crainte d’être jugé peu sérieux. [...] Il a l’humour et la malice aussi prompts que l’émotion.54 ’Le poète lui-même tenait l’humour pour un trait essentiel — et salvateur — de sa personnalité :
‘Heureusement que j’ai de l’humour. Sinon, condamné depuis trente-cinq ou quarante ans, je serais mort depuis longtemps.55 ’Il se disait du reste enclin à la fantaisie :
‘Vous connaissez aussi mon goût pour la fantaisie, si décriée par ceux qui en manquent.56 ’« Note funèbre », in « Hommage à Supervielle », La Nouvelle Revue française, n° 94, oct. 1960, p. 595.
Art. cité, p. 56.
« À Jules Supervielle le Grand Prix de Littérature » (Pierre Mazars), Le Figaro littéraire, n° 476, 4 juin 1955, p. 4.
Lettre à René Richard, in Tatiana W. Greene, Jules Supervielle, Droz / Minard, 1958, p. 181.