6. Le jeu comme constante poétique

S’il est donc vrai que le jeu dans le langage poétique de Supervielle revêt des formes multiples, il reste que nous touchons là à une constante du code textuel. Que ce soit pour donner un masque élégant à l’angoisse et au désenchantement, pour s’inscrire dans le sillage des poètes « fantaisistes », par goût de l’insolite ou du sourire gratuit, puisque, comme l’a remarqué Étiemble, ‘« l’humour et l’espièglerie ne perdent jamais leurs droits’ »103 , pour « faire fête » au langage ou en réponse à un doute ontologique, le texte joue avec les mots et se nourrit de leurs incompatibilités logico-sémantiques — ce qui, dans la perspective du paradoxe, mérite d’être souligné.

Notes
103.

Op. cit., p.102.