3. De l’instabilité à la disjonction

Cette autonomie de la qualité envers la substance — et du déterminant envers le déterminé — en apporte une nouvelle preuve, il règne dans l’univers poétique de Supervielle une profonde instabilité. Les forces centrifuges qui le traversent et l’émiettement qu’elles provoquent impliquent des disjonctions dont le texte portera évidemment les traces. L’hypallage, produite par la rupture, ou du moins le relâchement du lien logique entre qualificatif et qualifié, constitue à la fois un exemple et un indice. On peut en effet en induire que la grammaire du texte admet — sinon recherche — la disjonction et la substitution, dont on sait qu’elles sont à l’origine de bien des paradoxes.