Pour appréhender la nature des paradoxes disjonctifs, il convient en premier lieu de repérer leur spécificité matricielle, celle d’où découlent toutes les autres, ou qui leur donne sens.
Parmi les opérations logico-sémantiques qui génèrent la disjonction paradoxale, la dissociation cause-conséquence se répète avec une fréquence assurément significative. Parfois, l’indice se maintient, tandis que la cause reste occultée241 :
mais l’inverse se produit plus souvent :
Seule reste l’action, curieusement privée de sa manifestation sensible. Comme s’il hésitait à s’inscrire dans le réel, le fait semble détaché de toute chaîne événementielle, coupé de son corollaire :
De même, le cheval de La Fable du monde ‘« jamais ne souleva de poussière’ »247 et les oiseaux, échappant à toute matérialité, sont souvent impliqués dans des phénomènes qui ne produisent pas les effets attendus :
Ou bien l’action est citée, mais pas l’agent. Robert Vivier évoque à ce propos « un art de réserve qui consiste à énoncer l’action sans nommer l’acteur » (op. cit., p. 181).
« Le Sillage », Les Amis inconnus, p. 315.
« Sans murs », Gravitations, p. 176.
« Dans la chambre où je fus rêvait un long lézard... », Le Forçat innocent, p. 248.
« Champs-Élysées », Oublieuse mémoire, p. 521.
« Le Survivant », Gravitations, p. 169.
« Allons, mettez-vous là au milieu de mon poème... », p. 392.
« Dans la chambre où je fus rêvait un long lézard... », Le Forçat innocent, p. 248.
« Vivre encore », Les Amis inconnus, p. 326.
« Le Chant du malade », L’Escalier, p. 574.