Quels rapports peuvent entretenir les niveaux phonétique et sémantique dans de telles séquences ? Sans doute doit-on reconnaître aux structures phoniques un rôle expressif. Ici les allitérations en [l] et en [s] et le retour des [i] en position accentuée évoquent la fluidité et la légèreté :
là les occlusives et la répétition du couple consonantique [tR] prennent une valeur dépréciative par opposition au vers précédent, où le retour de la nasale sous l’accent renforçait l’impression d’immensité :
Une répétition permet ailleurs de souligner une involution :
Convenons-en néanmoins, le niveau phonétique joue ici un rôle limité : jamais il ne se constitue en anti-discours, autrement dit il n’entre pas dans la composition des paradoxes, qu’il se borne à mettre en relief, conformément à la tradition poétique.
« Les Deux Soleils », L’Escalier, p. 588.
« Le Corps », La Fable du monde, p. 374.
« À Lautréamont », Gravitations, p. 222.