B. Les séquences courtes

Quoique moins lapidaires que les précédentes, les séquences de six à neuf syllabes dénotent encore une certaine concision. En général, elles coïncident avec le vers :

Tous ces lointains rapprochés785
Nous sommes deux, nous sommes un786
Dans un temps proche et très lointain787
Et te révèles te célant788
Candélabres de la noirceur789
Comme il rugit votre silence790
Je le crains et je le souhaite791.

Il leur arrive toutefois de s’inscrire dans le cadre plus large du décasyllabe ou de l’alexandrin :

Et je te dis : sois un dieu, sois un homme 792
La lune qui te suit prend tes dernières forces
Et te bleuit sans fin pour ton ultime jour 793

ou, plus rarement, de se répartir sur deux vers :

Au bout de ce long regard
Éphémère d’un mortel794.
Notes
785.

« Portrait », Oublieuse mémoire, p. 505.

786.

« Ainsi parlait je sais bien qui... », Les Amis inconnus, p. 340.

787.

« Le Relais », 1939-1945, p. 413.

788.

« Dialogue avec Jeanne », 1939-1945, p. 423.

789.

« Arbres dans la nuit et le jour », 1939-1945, p. 432.

790.

« Les Nerfs », Oublieuse mémoire, p. 499.

791.

« Rochers », Le Corps tragique, p. 594.

792.

« Dieu crée l’homme », La Fable du monde, p. 356.

793.

« Tu disparais », 1939-1945, p. 443.

794.

« Alarme », Gravitations, p. 203.