a) En position contrastive

Dans un poème dialogué, par exemple, la séquence paradoxale se situe au tout début d’une longue réplique, apparaissant ainsi comme un temps fort de l’échange :

« [...] Comment peut-on aller plus loin
Quand on redoute son chemin,
Pourrai-je atteindre l’océan
Quand c’est à mon corps défendant.
Tu es la source et l’embouchure,
Tu es le trajet qui perdure.
À chaque pas d’eau que tu fais
Tu renouvelles tes reflets
Et même sans songer à rien
Tu fais naître tes riverains. »854

La mise en relief peut aussi s’appuyer sur un changement de mètre, comme dans « L’Ironie », où la séquence fait suite à un vers court venu rompre la régularité rythmique :

Ô ma raison, sois donc mon oraison
Et laisse-moi te demander pardon
D’avoir souvent caressé la folie
Comme une amie.
Mais ô raison, n’es-tu pas déraison
Qui dans mon crâne aurait changé de nom ?855

Notes
854.

« La Seine parle », L’Escalier, p. 579-580.

855.

L’Escalier, p. 579.