c) À la fin d’une strophe ou d’une suite de versets

Symétriquement, on trouvera souvent un paradoxe à la fin d’une strophe ou d’un ensemble de versets. Ce vers, par exemple, est le dernier d’une strophe de dix :

La toujours plus profonde altitude éternelle867.

Chacun des suivants vient clore un quatrain :

Et le passé sommeille au coeur des lendemains...868
L’horrible beauté d’un palais trop sûr869
Où l’aurore croise le soir870
Comme par le regard, je vous vois par l’oreille871
Il en resta maigre et lourd872.

Celui-ci termine un tercet :

Et se faire un beau jour d’une nuit coriace873,

celui-là un groupe de six versets dans « Le Portrait » :

Et les horizons verticaux874.

Même les séquences de deux vers trouvent place en fin de strophe :

Et moi qui vis encore
Seul autour de mes os
Je cherche un point sonore
Dans ton silence clos 875
Et vous, que faites-vous, ô visage troublé,
Par ces brusques passants, ces bêtes, ces oiseaux,
Vous qui vous demandez, vous, toujours sans nouvelles,
« Si je croise jamais un des amis lointains
Au mal que je lui fis vais-je le reconnaître ? »876
Pour ces yeux verts, souvenir de quels mondes,
Que puis-je moi qui suis un souvenir
Pourtant vivant, à cent lieues à la ronde,
Et pourtant mort, partout en devenir 877 .
Notes
867.

« À la nuit », p. 474.

868.

« Soir créole », Poèmes, p. 104.

869.

« La fervente Kha-Li ne pouvait se consoler de la guerre », Poèmes, p. 72.

870.

« Une étoile tire de l’arc », Gravitations, p. 165.

871.

« Je vous rêve de loin, et, de près, c’est pareil... », Oublieuse mémoire, p. 487.

872.

« Portrait », Oublieuse mémoire, p. 505.

873.

« Sonnet », Oublieuse mémoire, p. 492.

874.

Gravitations, p. 160.

875.

« La Belle Morte », Gravitations, p. 201.

876.

« Les Amis inconnus », p. 299-300.

877.

« Pour ces yeux verts, souvenir de quels mondes... », Le Corps tragique, p. 627.