Ainsi mises en relation, les structures progressives révèlent donc la cohérence du code textuel dans son recours au paradoxe conjonctif. L’exemple du temps est à cet égard très éclairant. La structure n’a en effet pas la même signification selon qu’on la considère en elle-même ou en relation avec celle qui lui répond (la dimension spatiale), mais aussi avec le cadre « logique » où elle s’inscrit et l’axe central vie-mort. Car plusieurs structures paradoxales ne sauraient avoir le même sens qu’une seule. Isolée, celle-ci crée une brèche dans le système1195. En faisceau, elles forment au contraire un ensemble cohérent si de leur articulation naît un sens général dont s’enrichit par contrecoup chaque séquence en particulier, bref, s’il se dégage de la récurrence un modèle. Tel est le cas dans l’univers de Supervielle, où les réseaux de structures paradoxales révèlent une cohésion, une logique qui invitent à réviser les jugements inspirés par une lecture parcellaire. Globalement, le discours paradoxal va donc multiplier les correspondances. Par là, en effet, il pourra tenter de dépasser la dualité dont on connaît la prégnance, afin de conférer à l’univers poétique l’unité et la continuité auxquelles il aspire.
Aussi permet-elle souvent d’entrevoir une vérité masquée par l’habitude.