Chapitre IV
LES CONTEXTES DU PARADOXE

Des actualisations aussi nombreuses et aussi diverses témoignent à l’évidence d’une grande vitalité du paradoxe. Celui-ci s’adapte en effet à des contextes très différents, quitte à voir sa signification varier considérablement. Ainsi voit-on se profiler des questions capitales pour notre propos : par quels biais l’énoncé paradoxal se fait-il « accepter » par l’ensemble du texte, mais aussi qu’est-ce qui pèse sur sa nature et par là, sur sa signification ? Sachant qu’aux yeux de Supervielle, un texte abouti se recommande par sa « cohérence »1320 et sa « plausibilité »1321, il devient en effet essentiel d’analyser les procédures qui réduisent la distorsion entre les deux logiques, celle de l’ensemble texte et celle, plus subversive, de la séquence.

Quels sont donc les phénomènes qui influent sur le paradoxe ? Outre les éléments extratextuels, qui relèvent de la tradition attachée à la figure ou des circonstances historiques, le contexte linguistique joue évidemment un rôle déterminant à tous les niveaux, du macrocontexte au contexte immédiat. On verra que ces influences peuvent s’avérer très profondes, au point que l’atténuation du paradoxe tend parfois vers sa résolution pure et simple.

Notes
1320.

« En songeant à un art poétique », Naissances, p. 562.

1321.

Ibid.