A. Le paradoxe dans la langue

D’abord, certaines combinaisons paradoxales sont bien acceptées par le code général. Assimiler la vieillesse à une « ‘Silencieuse catastrophe’ »1322 ne heurte le sentiment linguistique d’aucun locuteur, même en dehors du registre poétique. Quant aux formules telles que « ‘silence assourdissant’ »1323 ou « ‘explicite mutisme’ »1324 , elles sont en passe de devenir des stéréotypes, sans parler de « ‘nuit blanche’ »1325, dont le figement est accompli. Au mieux, de telles séquences n’engendreront que des tensions de surface très vite dissipées.

Notes
1322.

« Ô vie où poussent sans effort... », Le Corps tragique, p. 627.

1323.

« Le Portrait », Gravitations, p. 160.

1324.

« Jeunes filles de Jean Giraudoux », 1939-1945, p. 459.

1325.

« Insomnie », Naissances, p. 541.