La résolution des paradoxes peut aussi provenir de la nature très particulière des liens qui unissent chez Supervielle métaphores ou comparaisons et structures paradoxales.
D’abord, bon nombre de paradoxes se maintiennent sur un plan strictement formel en jouant sur les différents sens d’un mot. C’est le cas dans l’énoncé :
où le verbe loger fait fonction d’interprétant, le premier vers renvoyant à une réalité tangible et le troisième à un traitement métaphorique de l’espace.
Le jeu peut aussi porter sur plusieurs lexèmes. Ainsi, dans ce verset de « Paris » :
traverser est employé par métaphore et bouger au sens propre. De même, cette séquence de « L’Arbre » :
réunit des verbes de mouvement employés métaphoriquement (se contorsionner, aller) et une expression marquant l’immobilité à prendre au sens premier. On le voit, dans cet exemple comme dans les précédents, le procédé désamorce tout rapport paradoxal en exhibant son mode de lecture.
« Souffrir », 1939-1945, p. 420.
Naissances, p. 554.
Les Amis inconnus, p. 343.