A . INTRODUCTION

‘ «A. est instable, il a du mal à se concentrer.
M. s'agite beaucoup.
J. n'investit pas les apprentissages.
Que peut réellement comprendre A. ?
L. semble avoir des possibilités et pourtant elle n'y arrive pas.»’

Voilà quelques constats faits par des enseignants lorsqu'ils parlent d'enfants en difficultés au psychologue scolaire. Ces constats portent soit sur le comportement, soit sur l'absence d'investissement dans les apprentissages.

Toutefois, lorsqu'on se livre à une première analyse d’enfants signalés pour troubles du comportement, on trouve, parmi ceux-ci, des enfants en grande difficulté d'apprentissage. On conclut généralement que ces troubles de comportements induisent l'impossibilité d'investir les apprentissages. Même si cette conclusion est la conclusion la plus répandue, on peut se questionner pour savoir si le lien n’est pas plus complexe prenant aussi en compte le fait qu'un enfant n'ayant pas les compétences requises pour investir les apprentissages, puisse se disperser rendant ainsi sa présence gênante au sein d'une classe. Nous ne trancherons pas sur ce point, mais nous souhaitons recadrer les signalements à travers cette réflexion. Nous nous attacherons, par la suite, exclusivement à des enfants signalés pour des difficultés d'apprentissage sans diagnostic de troubles associés.

Parmi les signalements, nous repérons une proportion élevée de signalements d'enfants de CE12 . Nous sommes donc amenés à nous interroger sur les raisons permettant d'expliquer ce phénomène. Deux hypothèses apparaissent :

  • Des difficultés sont engendrées par le passage du C.P3. au C. E. 1 ?

ou bien

  • Des difficultés existant auparavant sous une forme masquée, sont révélées par le passage au CE1 ?

Quand nous essayons d'appréhender avec les enseignants ce qui pose problème chez ces enfants, nous parvenons fréquemment au double constat qui va dans le sens de nos deux hypothèses précédentes :

  • les difficultés semblent être révélées par l'importance plus grande accordée aux mathématiques au cours du CE1 par rapport au CP.

  • l'apprentissage de la lecture au CP n'a pas posé de problème, mais si l'on s'interroge sur la compréhension de ce qui est lu, les performances ne sont généralement guère élevées.

Notes
2.

troisième année du cycle II correspondant à la deuxième année de l’école primaire en France  (enfants agés en moyenne de 7 ans)

3.

deuxième année de cycle II correspondant à la première année de l’école primaire en France (enfants agés en moyenne de 6 ans