IV . OBJECTIF DE L'ÉTUDE

Suite aux diverses observations, nous souhaitons, grâce à cette étude, comprendre comment se manifeste et s'origine cette forme d'échec soudainement révélée au cours du CE1 chez certains enfants.

Nous faisons le constat que des enfants qualifiés de «sans problème sur le plan de la réussite scolaire» (parce que jugés comme étant adaptés à des critères tels que : parvenir à suivre une leçon, exécuter des exercices suivant un modèle type donné juste avant...) ne s'adaptent brusquement plus à diverses nouvelles exigences requises par le CE1. Lorsque les enfants dont nous parlons sont signalés, ils bénéficient souvent dans un premier temps d'une aide pédagogique individualisée apportée par un enseignant spécialisé. Ce type d'aide ne permet guère d'obtenir de résultats surtout si l'on fait un bilan au bout d'une ou plusieurs années. D'ailleurs, au cours d'échanges avec une rééducatrice chargée d'aides auprès d'enfants de CM4 en difficultés scolaires, nous avons constaté :

Nous pouvons nous questionner sur cette réelle adaptation antérieure au CE1. En fait, nous constatons qu'ils ont acquis la lecture si l'on se place sous l'angle du déchiffrage mais qu'ils ont une faible compréhension de ce qu'ils lisent. En numération, ils savent réciter la suite des chiffres par coeur mais n'accèdent guère aux mécanismes et à la compréhension des opérations et encore moins aux problèmes qui combinent les opérations et la compréhension de l'énoncé.

Ces divers constats renforcent la nécessité d'analyser ces difficultés sous un nouvel angle pour y remédier. Ils nous amènent aussi à envisager ce travail sous un axe préventif pour éviter l'installation de difficultés liées aux compétences de C.E.1.

Ainsi, notre démarche doit consister à :

Ceci permet à la fois de concevoir une remédiation adaptée en fonction de chaque analyse et la mise en place d'actions de prévention pour limiter l'apparition massive de ces difficultés. C'est dans cette perspective qu'émerge l'idée de notre recherche.

Au regard des quelques constats précédemment exposés qui nous préoccupent, nous aborderons cette étude sous l'angle qualitatif même si nous sommes amenés à quantifier certaines données pour pouvoir les traiter. Nous souhaitons appréhender cet échec à travers la manière dont l'enfant identifie les diverses données auxquelles il est confronté, notamment dans le cadre scolaire au cours de résolutions de problèmes ou d'analyses grammaticales par exemple.

Comment s'y prend-il pour les repérer, les analyser, les mettre en lien... en un mot, pour les organiser.

Nous pouvons repérer, sur le schéma qui suit, à quel niveau intervient notre étude, comment elle s'articule avec la pédagogie et quels sont les prolongements ultérieurs souhaitables (remédiation, prévention) qui lui donnent sa valeur. En effet, c'est dans ce contexte que cette étude trouve son intérêt. Il n'est pas question d'avoir pour but final la description de la genèse des identifications chez les enfants de CE1. Part contre, il est nécessaire d'effectuer ce travail intermédiaire permettant de pouvoir procéder à toute action ultérieure de remédiation ou de prévention : c'est ce qui sera l'objet de cette thèse.

La recherche que nous entreprenons, trouve donc son origine dans une pratique conjointe de pédagogie et de psychologie. Face à des enfants en échec scolaire (constat pédagogique), nous nous intéressons à cerner cet échec d'un point de vue cognitif (bilan psychologique) pour pouvoir par la suite le dépasser (remédiation cognitive) ou le prendre en compte dans une action de prévention.

message URL FIG02.gif
Figure 2 : Cadre de notre recherche
Notes
4.

deuxième et troisième années de cycle III correspondant aux deux dernières années de l’école primaire en France (enfants agés en moyenne de 9 - 10 ans)