c . LA NOTION D'ÉQUILIBRE

1 . L’ÉQUILIBRE

Le développement intellectuel de l'enfant évolue suivant des stades qui se suivent dans un ordre fixe. Ainsi, l’enfant de 7 ans, dans notre contexte culturel, raisonne dans différents domaines (sériation, classification, construction du nombre, conservations...) selon une forme de logique élémentaire qui lui permet de donner des réponses correctes, immédiates et accompagnées d'un sentiment d'évidence. Piaget qualifie ces stades par l'expression « paliers d'équilibre ».

Le concept d'équilibre constitue un pilier central dans la pensée de Piaget :

  • Sous l'angle structural, il rend compte de l'efficience des connaissances qu’il permet de hiérarchiser selon leur niveau d’équilibre.

  • Sous l'angle génétique, il contribue à expliquer la direction et les mécanismes du développement cognitif.

Le phénomène d'équilibre cognitif trouve son expression la plus convaincante dans la notion de structure opératoire. De telles structures sont des formes qui se rapprochent beaucoup de l'équilibre idéal par leur champ d'application étendu, leur mobilité (le jeu des opérations qui se composent) et leur stabilité (en principe, une structure une fois acquise ne se modifie plus). On comprend donc tout l'intérêt et l'importance que l'explication structurale a pu avoir pour Piaget.

Du point de vue fonctionnel et en termes de relations entre système cognitif et réalité, l'équilibre n'est autre que l'adaptation. Piaget définit l'intelligence comme nous l’avons exposé précédemment comme une capacité d’adaptation aux situations nouvelles et donc comme un équilibre entre assimilation et accommodation.

La perspective fonctionnaliste apparaît notamment dans « ‘La naissance de l'intelligence chez l'enfant’ » quand Piaget étudie comment l'activité des schèmes du sujet en interaction avec les réponses du milieu aboutit à des formes plus complexes grâce à la coordination de schèmes. Ces formes réalisent un meilleur équilibre entre les pôles assimilateur et accommodateur.

Le rationalisme de Piaget et son rejet de l’empirisme apparaissent dans la notion d’équilibre. C’est l’adaptation à des lois de nécessités internes et non les influences extérieures qui sont à l’origine de la complexité différente des formes de connaissance et de leur adéquation plus ou moins bonne au réel.

L'aspect constructiviste de la théorie de Piaget est présent dans l'apparition progressive de meilleures organisations de la connaissance.