2 . De l'État D'ÉQUILIBRE AU PROCESSUS D'ÉQUILIBRATION

‘« Une théorie constructiviste, parce qu'elle démontre que le développement cognitif ne peut s'expliquer ni exclusivement par l'hérédité, ni par la seule influence du milieu, se doit de postuler l'existence d'un processus interne au sujet (s'activant à connaître) qui l'incite à transformer ses formes de connaissance dans le sens d'une optimisation. Ce processus est l'équilibration. L'idée centrale de Piaget est que le développement est une « évolution dirigée par des nécessités internes d'équilibre ».63 ’ ‘« C'est cette activité d'interaction entre les éléments intériorisés qui forme le sujet même de cette théorie de la fabrication de l'intelligence. C'est là le thème central de la théorie de l'équilibration : quelles sont les lois d'interaction des objets intériorisés? ».64

Pour comprendre l'utilisation piagétienne de la notion d'équilibre, il est utile de distinguer l’aspect structural ou état d’ « équilibre » qui est une source de permanence de l’aspect fonctionnel du processus qui mène à l'équilibre ou contribue à maintenir la cohésion du système et que Piaget nomme « équilibration ». L'équilibration est un processus de construction et donc un mécanisme de changement, même si Piaget glisse parfois d'un terme à l'autre.

C'est le concept de régulation qui fait le pont entre les notions d'équilibre et d'équilibration. Cette dernière consiste en processus régulateurs, tandis que l'équilibre des structures opératoires, qui résulte de ces processus, repose sur des autorégulations réalisant des compensations parfaites.

Notes
63.

P.I., 1947, EEG 15, 1963

64.

Epistémologie génétique et équilibration, p. 52