2 . L’aspect opératif

« ‘L’opératif recouvre tout ce qui a trait aux transformations en tant que telles, aux actions physiques et aux actions intériorisées ou opérations réversibles’ ».92 Or, la connaissance procède des transformations comme l’écrit si justement Z. Ramozzi : « ‘connaître exige une action sur l’objet pour le transformer et pour découvrir les lois qui régissent ses transformations’ ».93

Les aspects opératifs de la connaissance sont représentés par les transformations produites par des actions exercées physiquement ou mentalement.

Les transformations physiques pourront être renversables, c’est-à-dire exécutées en action en sens inverse pour revenir à l’état initial. La réversibilité, par contre correspond à la capacité d’annuler une transformation en pensée. Cette transformation mentale permettra de revenir à l’état initial, c’est-à-dire à l’état précédent la transformation exécutée physiquement.

Pour parvenir à passer des états aux transformations, le sujet doit passer « ‘du  constat perceptif ou évocatif à la production de ces transformations et à l’attention sur ce qu’elles comportent en elles-mêmes et ce qu’elles engendrent. Mais cela suppose une décentration par rapport à ce qui est perçu, focalisation sur ce qui se passe, les propriétés de ce qui est mis en oeuvre et de leurs conséquences. En une espèce de survol qui combine, de manière extrêmement mobile, rétroaction et anticipation. Ce qui comporte maîtrise du temps, de l’espace, de la causalité devenus réversibles ’».94

J-M Dolle repérant sur le terrain des sujets fonctionnant avec des procédés figuratifs ou opératifs dominants a créé deux nouveaux concepts correspondant à des modalités de pensée : la figurativité et l’opérativité. La figurativité se limite à la capacité de « reproduire » tandis que l’opérativité permet de « produire ».

La figurativité ne permet pas de penser les transformations. Toutefois, certaines attitudes figuratives peuvent faire illusion et être considérées par une personne non avertie comme étant opératives. Il faut donc bien veiller à vérifier si le sujet produit une transformation mentale, s’il exerce un contrôle des états successifs par rétroaction et anticipation.

Notes
92.

J-M Dolle, 1989, p. 56

93.

Z. Ramozzi, 1984, p.84

94.

J-M Dolle, 1989, p. 80