I . Introduction

Aux alentours de 10-12 mois, le jeune enfant élabore le schème de l'objet permanent. Cette permanence n'existe toutefois que pour un objet non transformé. C'est une conservation de l'objet que l'on peut qualifier d'identité individuelle ou qualitative. « L'identité » la plus rudimentaire d'un objet correspond à la possibilité de lui prêter existence lorsqu’il n'est plus perçu.

Les objets, pris ou non en considération par le sujet, sont amenés à subir des transformations. Ces transformations peuvent être de plusieurs types :

• transformations réversibles

• transformations irréversibles (ex : croissance d'une plante)

• transformations dues à un mouvement transitif

Dans cette recherche, nous faisons d'emblée le choix de nous limiter à l'étude des transformations réversibles. Celles-ci, de part leurs caractéristiques propres, nous permettent d'observer une étape supplémentaire qui nous permet d'examiner les rapports explicites entre l'identité et la conservation.

‘« ... L'identité d'un organisme individuel demeure et demeurera une notion confuse tant qu'elle ne sera pas intégrée en un système opératoire de transformations bien déterminées. »⁹⁸ ’

D'après un premier sondage effectué par Piaget sur l'identité d'objets au cours de transformations réversibles, plusieurs niveaux successifs semblent se dégager :

• celui d'une tendance à l'identité avec négation du changement

• celui d'une négation de l'identité une fois reconnu le changement

• et celui ou ceux d'une composition entre les identités et les changements.

Mais en réalité, l'identité initiale, totale ou partielle, porte essentiellement sur le schème de l'action considérée en son but et sur l'objet considéré comme la matière ou le point d'application de cette action.

Avant d'explorer à fond chaque niveau, nous pensons qu'il est utile de répertorier ce qui caractérise chacun des quatre niveaux définis par Piaget et de cerner les tranches d'âges auxquels ils correspondent.