Les premières conduites causales apparaissent au stade sensori-moteur au travers des actions de déplacer, tirer, pousser... Il ne s'agit pas de constructions opératoires mais d'impressions perceptives qui seraient inexplicables si elles ne provenaient pas d'une traduction, en termes d'indices visuels, de perceptions tactilo-kinesthésiques liées à l'action elle-même. On assiste ici à une causalité liée à l'action qui constitue déjà une composition impliquant la préhension et les relations spatiales. Par ses actions, le jeune enfant met en oeuvre un système de schèmes qui présente la causalité au travers de compositions. La causalité procède ainsi de l'action propre, au même titre semble-t-il que les opérations dérivent des actions du sujet. L'univers initial de l'enfant correspond à une collection d'événements apparaissant en prolongement de son activité. Ainsi, au niveau sensori-moteur, la causalité correspond avant tout à des actes inséparables des objets eux-mêmes. L'enfant n'a pas atteint le stade d'un réseau de séquences causales.
Les premières relations causales apparaissent avec le mécanisme des réactions circulaires de la première année de la vie de l'enfant. Ces réactions circulaires sont des reproductions globales d'une action et de ses résultats provoqués par hasard. Elles correspondent essentiellement à une assimilation reproductrice liée à l'exercice fonctionnel des schèmes sensori-moteurs.
C'est dans « La construction du réel chez l'enfant « que Jean Piaget décrit le développement de la causalité au cours des 6 stades qu'il distingue dans la période sensori-motrice.