a . LES STADES

1 . Les stades 1 (0 - 1 mois) et 2 ( 1 - 4 mois 1/2) : causalité primitive phénoméniste

Cette période est marquée par une indifférenciation des faisceaux qualitatifs, non encore réalisés comme objet, et de l'action propre. Le sujet associe, toujours sans le savoir, certaines qualités du milieu extérieur et d'autres provenant de lui-même. Il n'effectue ainsi pas de distinction entre ce qui est propre à son activité et ce qui provient de son environnement. L'enfant est dans la confusion des éléments internes et externes. Il perçoit diverses données qu'il ne situe pas dans un espace indépendant de son action et qu'il ne conçoit pas comme objet. Du fait que le nourrisson assimile les choses à son activité, l'assimilation de cette période ne saurait correspondre à une identification d'une donnée à une réalité déjà constituée.

J. Piaget qualifie la causalité de causalité primitive qui « ‘peut être conçue comme une sorte de sentiment d'efficience ou d'efficacité lié aux actes comme tels, à la condition seulement de se rappeler que de tels sentiments ne sont pas réfléchis par le sujet comme émanant de lui-même, mais qu'ils sont localisés dans les faisceaux perceptifs constituants le point de départ des objets ou du corps propre’ ».111

Ces deux premiers stades correspondent à une période de purs réflexes où le bébé n'établit aucune connexion rationnelle entre les événements. Cette première forme de causalité est aussi qualifiée de phénoméniste en ce sens qu'elle considère l'expérience immédiate, l'événement efficace concevant l'effort de l'enfant comme toute cause du phénomène.

Notes
111.

La construction du réel, 1967, 1977, p. 199