3 . La liaison à motif psychologique ou à action

La conjonction « parce que » est employée pour marquer une liaison entre une action et une intention ou entre deux actions psychologiques.

A ces trois types de « parce que » correspondent trois types de « pourquoi » :

Face à un non-emploi du « parce que », on peut émettre deux hypothèses :

Or, d'après les observations faites par J. Piaget, entre 6 et 9 ans, quand la liaison marquée par un « parce que » est incorrecte, on peut toujours admettre qu'il y a eu une faute de raisonnement car la conjonction « parce que » est en effet spontanément employé par l'enfant dès 3 ou 4 ans. Toujours en partant de l'analyse du langage enfantin, J. Piaget émet trois hypothèses:

Egocentrisme et juxtaposition sont reliés car l'égocentrisme ne porte en rien la pensée à être consciente d'elle-même (puisque cette prise de conscience naît d'un heurt avec autrui) et cette inconscience permet aux représentations de se succéder, sans direction apparente, sans liaison.

Tout acte d'intelligence socialisé implique de par la confrontation avec autrui, non seulement la conscience d'une direction déterminée de pensée (la conscience d'un problème par exemple) mais encore, la conscience des liaisons entre les affirmations successives du récit (liaisons d'implication) ou entre les images successives des représentations (liaisons causales).

Au vu d'expériences, il semble la justification logique se développerait surtout vers l'âge de 7- 8 ans. On observe alors une solidarité entre :

Le besoin de contrôle et de démonstration ne naît pas spontanément au sein de la vie individuelle, c'est au contraire un produit de la vie sociale. Il faut donc que l'enfant soit sorti de son égocentrisme pour prendre conscience d'autrui et entrer en relation avec son entourage. La démonstration naît en effet de la discussion et du besoin de convaincre.

Pour étudier les liaisons, on prend appui sur les confusions de liaisons car c'est à partir de ces confusions que l'on peut voir s'il existe une incapacité de liaison correcte, car il y a des enfants qui, comme les adultes, n'expriment pas tous les « parce que » et il ne faut donc pas confondre ellipse du langage et juxtaposition.