Au cours des diverses épreuves, on demande à l'enfant de juger de la conservation de la quantité et d'argumenter l'avis qu'il donne. Par exemple, dans l'épreuve de conservation de la substance, on va lui demander d'aplatir la pâte encore et encore. C'est alors qu'on lui pose la question qui va permettre d'évaluer sa logique, c'est-à-dire sa capacité à raisonner, à fournir des preuves, à faire une démonstration. « Alors, maintenant, à ton avis, il y a plus de pâte dans la boule, plus de pâte dans la crêpe ou pareil beaucoup de pâte dans les deux ? »
Trois sortes de réponses sont dites logiques. Chacune consiste à affirmer l'égalité de la quantité en dépit d'apparences bien différentes. Toutefois, elles ne sont pas étayées par les mêmes arguments qui sont des démonstrations, des preuves toujours répétables, quelles que soient les quantités que l'on transforme. Ces arguments sont fondés sur l'identité, l'inversion ou la compensation.
Préface de J. Bideaud in Le développement de la quantification chez l'enfant, B. Vilette, Paris, 1996