d . Genèse de la compensation

Nous pouvons distinguer trois temps forts :

1 . 1° temps :

La quantification d'un objet se fonde sur une de ses propriétés prédominantes. L'objet est considéré comme un tout à caractères inséparables. L'allongement du boudin (relation « plus long ») ou la concentration de la boulette (relation « plus grosse » ou « plus épaisse ») sont caractérisés par des qualités absolues et isolables.

L'enfant est centré sur les états et pas sur les transformations. Il est confronté à une succession d'états physiques caractérisés par leurs seules qualités perceptives. Il relie ces différents états de façon intuitive sans parvenir à établir de lien du fait de la non prise en compte de la transformation. Le retour de l'état final à l'état initial est possible, mais non nécessaire. Le sujet n'est pas conservant. Toutes transformations, qu'elles affectent la quantité ou la qualité, l'amènent à conclure à l'existence de différences.

L'enfant utilise des comparatifs même si son raisonnement est faux, notamment s'il n'existe pas de relation de cause à effet entre les diverses propositions. Dans le discours des enfants, on retrouve souvent des phrases construites sur le modèle « ‘oui (ou non), parce que X est plus (ou moins) grand (ou petit) que Y...’ »