II . Un tournant important... La mÉthode clinique adaptÉe à l’examen opÉratoire

La méthode clinique piagétienne a été mise au point pour mener à bien une recherche concernant le sujet épistémique (sujet qui acquiert et augmente ses connaissances). Au sein du laboratoire où nous travaillons, il a semblé intéressant de transposer cette méthode à des sujets concrets, réels, pour pouvoir procéder à un diagnostic cognitif. C’est dans ce contexte que l’examen opératoire a été élaboré. Cette transposition aux sujets concrets élargit la perspective de cette méthode qui permet, en plus du diagnostic, de repérer des indications permettant de procéder à une remédiation ultérieure.

Cet examen opératoire vise à déterminer le type de structures employées dans la résolution de problèmes à travers l'analyse fonctionnelle des conduites du sujet. Les diverses questions qui sont posées aux enfants ont pour but de saisir leur raisonnement dans sa dynamique. Le travail du clinicien consistera donc à préciser les caractéristiques procédurales dans toute activité selon les secteurs où elle s’exerce : logico-mathématique ou infra-logique.

Au cours de l’examen opératoire, il ne faut pas négliger les perspectives d’apprentissages qui s’offrent aux enfants. Ce phénomène est nuisible si l’on souhaite effectuer un bilan des compétences de l’enfant puisque l’on risque d’en développer de nouvelles au cours de ce bilan. Mais, existe-t-il un moyen totalement objectif permettant de maintenir l’enfant dans « le même état de compétences » tout au long d’un bilan ? On sent bien là la différence entre une méthodologie de laboratoire et une méthodologie de terrain. Or, quelle peut être l’utilité d’un bilan s’il ne débouche sur aucune issue ?

Notre contexte général est le même que celui de Piaget : c’est l’interaction du sujet avec le milieu. Au sein de ce contexte, nous limitons nos investigations au cadre que nous définirons par la suite, l’issue de tels bilans étant la mise en place d’une démarche de remédiation.