j . Le niveau 10 : Centration sur la transformation (de l'état final vers l'état initial, au conditionnel)

Le sujet énonce l'opération possible de retour de l'état final à l'état initial, mais au conditionnel. Cette énonciation met en évidence une plus grande mobilité de la pensée. Le sujet se détache du cas concret précédent (niveau 9) pour entrer dans une forme de généralisation liée à un caractère de nécessité.

Jihane (conservation de la substance)

J :  « ‘Y en a beaucoup mais c'est toujours pareil parce que si on les mettait ensemble, 011après, ça ferait une boule’. »

Marianne (conservation des longueurs)

M : « ‘Ben parce que c'est pareil. Si on y remettait en longueur, on verrait bien que c'est 011la même longueur que celui-là.’ »

Laurie (sériation des bâtonnets)

L : . « ‘... parce que si je le mettais là, il serait plus grand’. »

Connaître la succession des transformations implique de connaître la succession des causes et des effets et donc, à tout moment, de pouvoir anticiper ou rétroagir. Le lien causal se construit dans l'analyse des parties, la synthèse du tout et la considération de l'état final et de l'état initial par la prise en compte de la transformation.

La transformation amène le sujet à prendre conscience du lien causal. Les aspects qualitatifs des objets et la centration sur une comparaison inter-objets ne favorisent pas la mise en place du lien causal. En effet, quand l'enfant identifie un objet par sa couleur rouge, il procède à une identification d'état qui ne lui permet pas d'entrer dans l'ordre physique des choses. Par contre, quand il considère l'équivalence quantitative par delà les changements figuratifs, il procède à une identification de relation et de transformation après une analyse / synthèse des différentes parties de l'objet.

Le passage à l'opérativité se fait à travers le passage de l'identification des actions de transformation reliant les états initiaux et finaux (Ei et Ef). Le sujet prend conscience de la logique causale.

message URL SCHEM18.gif

Le sujet a désormais prise sur le réel. Ce n'est plus le réel qui s'impose à lui.