a . LE GROUPE 1

Dans ce groupe, l’argument de compensation n’est jamais cité. Quand l’identité augmente l’inversion diminue et inversement.

Les sujets appartenant à ce groupe ne citent aucun des trois arguments sous leurs formes achevées et maîtrisées. Généralement, ces sujets ne s'en saisissent même pas lorsqu'ils leur sont suggérés et se laissent plutôt guider par leurs perceptions. Les réponses sont figuratives. Ils sont dans l'évidence de ce qu'ils perçoivent et non dans l'élaboration d'une explication. Alexandra va même jusqu'à répéter l'argument d'identité (qu’elle repère dans une suggestion) mais adopte une conclusion différente qu'elle fonde sur ses perceptions d'états.

On peut relever des indices de compensation et d'inversion mais ceux-ci nécessitent un support concret. L'enfant a besoin de manipuler pour matérialiser certaines dimensions afin de pouvoir ensuite communiquer certaines explications à l'expérimentateur. Nous les qualifions donc de compensation et d'inversion « en actes » ce qui correspond à ce que Piaget nomme la renversabilité par réciprocité ou par inversion. Ces sujets parviennent à se centrer sur une seule dimension à la fois, dimension qui attire de façon majoritaire leurs perceptions.

Les temes comparatifs (« plus », « moins » ...) sont utilisés abusivement. Ils ne sont nullement liés à l’expression d’une mise en relation. En effet, les sujets de ce groupe ne parviennent pas à considérer deux états simultanément mais seulement successivement.

La transformation est peu prise en compte. Certains proposent d’effectuer des transformations de l’état initial vers l’état final ou de l’état final vers l’état initial. Ces propositions ont pour but d’obtenir deux états comparables. L’enfant se trouve face à deux états distincts E1 et E2 et non face à un état E2 correspondant à un état E1 transformé.

Si l'on se réfère à la modélisation proposée, ces sujets restent dans la zone où la figurativité est la modalité dominante et où l'opérativité n'est pratiquement pas présente.