c . L'argument de compensation

Au niveau perceptif, la description du matériel paraît exprimer une compensation (« ‘c’est long, c’est mince.’ »), mais aucune justification permet d’aller au-delà. Ce type d’argument ne comporte aucune trace d’expression d’une transformation mentale. La lecture perceptive est dominante. Aucune opération de comparaison avec l’état témoin n’est formulée.

« ‘En définitive, les processus de comparaisons qui reposent sur des activités de mises en correspondance sont incapables de créer le calcul et, partant, de structurer les quantités qu'ils dénotent. Le développement de la quantification et celui de la conservation sont étroitement tributaires des processus de transformation (ajout, retrait) qui génèrent la succession coordonnée des quantités entre elles’.»187

‘ ‘« L'intelligence est une question de jugement et non un point de perception. Or, le jugement ne fonctionne précisément que lorsque la perception ne suffit point à renseigner le sujet. Un acte sera d'autant plus intelligent que la perception immédiate est trompeuse. Notre problème sera donc de comprendre pourquoi les sujets d'un certain âge se fient à cette perception, sans plus, tandis que d'autres, plus âgés, la complètent et la corrigent par l'intelligence. »
Piaget 188
Notes
187.

B. Vilette, Le développement de la quantification chez l'enfant, p. 295

188.

La genèse du nombre chez l'enfant, 1941, p. 13) in (Introduction à J. Piaget, Annie Chalon-Blanc, p. 27, L'Harmattan, 1997, 239 p